A l’occasion du 8 mars, journée internationale du droit des Femmes, c’est un portrait exceptionnel que nous faisons découvrir à nos lecteurs aujourd’hui.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Marie-Charlotte Simon, j’ai 35 ans et je suis gérante de ma société Art Conseil Invest, qui assure la promotion d’artiste et apporte des conseils en défiscalisation dans le domaine artistique. Je permets à travers mon action à des artistes de trouver des locaux pour leurs expositions, et je conseille les entreprises ou particuliers pour leur optimisation fiscale à travers l’art.
Je suis également membre de l’association Autour de l’art, j’occupe le rôle de commissaire d’exposition. Notre association a pour but d’amener l’art aux gens, de le démocratiser. De permettre des expositions en extérieur notamment.
Pouvez-vous retracer votre parcours jusqu’à aujourd’hui ?
M. C. S. : Je suis née à Treilles dans l’Aude en 1988. J’ai effectué des études juridiques, j’ai obtenu mon master Droit des procédures à Narbonne, au sein de la fac de droit qui dépend de l’université de Perpignan. Puis j’ai fait l’Ecole nationale de droit et procédure de Perpignan.
A cette époque je voulais faire huissière de justice. J’ai appris récemment que mes parents étaient très sceptiques à l’origine, quand je leur ai dit que je voulais faire une carrière dans le droit. Ils me l’ont avoué il y a peu. Pourquoi pas avocat ? Car j’étais trop introvertie, puis je voulais défendre les droits des créanciers.
J’ai par la suite intégré le service recouvrement de l’entreprise Saint-Gobain à Béziers. Nous étions six à gérer l’aspect judiciaire. De la procédure jusqu’à l’exécution, pendant environ trois ans, de 2013 à 2016.
J’effectuerai un remplacement d’un an au sein de Sofiral, qui marquera mon retour à Narbonne. J’étais assistance technique en droit des affaires. Depuis toute petite, ma passion pour l’art s’est développée.
Je passe mon temps à écouter des podcats de France Culture quand j’ai du temps libre. Je suis pourtant issue d’une famille où l’on n’avait pas réellement de prédispositions particulières à l’art, cela m’est venu par curiosité au départ, puis par réelle passion. C’est pour cela aussi que mes parents étaient surpris de me voir opter pour la voie juridique au final. Et j’ai donc trouvé le moyen de concilier les deux, le droit et l’art.
Encore fallait-il y penser…
M. C. S. : C’est vrai qu’on imagine mal les deux ensemble. Le droit a une image plutôt très rigide, alors que l’art au contraire bénéficie d’une image où tout semble permis. Et pourtant, à travers mon travail de conseillère d’entreprises et particuliers en lien avec les œuvres d’art et la défiscalisation qu’elles peuvent offrir, cela me permet en parallèle d’apporter à des artistes la possibilité d’exposer et de s’exprimer.
Je dois également beaucoup à Didier Vesse, qui est un grand directeur artistique de foires d’art. Je l’ai rencontré à Montpellier et il a été mon mentor. Avec lui, j’ai participé à de nombreuses foires d’art notamment sur Paris. J’ai pu découvrir Art Paris, la FIAC, Paris Photo…
Il m’a fait confiance en me permettant de trouver des galeristes lors d’expositions à Montpellier notamment. En décembre 2017, à la Foire de Montpellier, j’ai eu la charge pendant quelques jours de tenir la galerie Castang. J’y ai rencontré le grand artiste peintre Patrick Chappert-Gaujal.
Toutes ces expériences ont contribué à me convaincre de me lancer à mon propre compte.
Et c’est à ce moment-là que vous créez Art Conseil Invest.
M. C. S. : Absolument, on est donc courant 2018. Je constitue donc mon catalogue d’artistes, je les rencontre pour apprendre à les connaître… J’ai l’habitude de travailler avec un nombre restreint d’artistes afin de leur offrir le meilleur suivi et le meilleur service possible. Pour leur dégoter des lieux d’expositions adéquats et qualitatifs, afin de garantir une bonne mise en valeur pour leurs œuvres et d’eux-mêmes.
J’accompagne également les chefs d’entreprises pour défiscaliser avec l’achat d’œuvre d’art au titre de l’article 238 Bis du CGI. Je les accompagne également dans leur démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) en établissant un projet autour de l’art (intervention d’un artiste, réalisation d’une fresque…). Je propose par ailleurs aux entreprises mais aussi aux professions libérales du leasing d’œuvre d’art.
Quels types d’art défendez-vous et quel est votre favori ?
M. C. S. : Je m’occupe d’artistes peintres, plasticiens et photographes. Tous les arts m’intéressent. J’ai appris au fil du temps que même si certaines formes d’art ou certaines œuvres me touchaient moins que d’autres personnellement, il fallait parfois faire fi de son propre ressenti pour en avoir une vision objective.
Je sais que c’est assez paradoxal, car l’art, c’est justement l’émotion que cela procure à chacun. Mais dans mon travail, je dois avoir l’œil. Un regard pour permettre de me projeter et savoir avec quel artiste je dois travailler et pour savoir si cela fonctionnera ou pas. En mettant de côté, si nécessaire, mon affect personnel pour l’œuvre.
Je m’intéresse au photojournalisme et la photographie plasticienne. J’aime également beaucoup la peinture, mais je crois que la photo me parle encore davantage. Dans le photojournalisme, on découvre le pouvoir de l’image, on fige une réalité, un instant. Cela permet de ressentir une réalité souvent intense, voire dramatique dans des zones de conflit. Cela permet de véhiculer des informations, de rapporter des faits sans avoir besoin d’y mettre des mots.
La photographie plasticienne permet quant à elle l’optimisation d’une réalité. On va chercher à améliorer le réel en le rendant plus esthétique, en jouant sur la lumière, les couleurs, ou par le biais de la prise de vue par exemple.
Qu’avez-vous prévu pour la journée internationale du droit des femmes ?
M. C. S. : Avec notre association Autour de l’Art, l’objectif principal est de développer l’art contemporain et de favoriser la découverte du patrimoine culturel et artistique. A l’occasion de cette journée si spéciale, qui aura lieu le samedi 9 mars, nous organisons au château de Prat-de-Cest un événement qui mettra en lumière 26 artistes femmes de toute la région.
Le thème de la journée : « Où sont les femmes ? ». Et bien elles seront là et bien là ! Poline Shinel, directrice d’entreprise et experte en communication digitale, sera la marraine de l’événement. Il y aura aussi une conférence de Laëtitia Deloustal, docteure en histoire de l’art sur le sujet de la place des femmes artistes.
Une dégustation de la Cuvée Marianne du domaine de Prat-de-Cest, en hommage à toutes ces femmes qui ont possédé le domaine, sera proposée. Il faut savoir que le propriétaire actuel du domaine est Guillaume Allien, il a hérité du domaine de part sa mère. Il est le successeur d’une lignée de sept femmes propriétaires successives. L’écrivaine Amélie Louis sera également présente pour dédicacer sa trilogie qui s’inspire de trois femmes qui ont joué un rôle majeur sur la scène politique du XVe siècle.
On retrouvera également avec plaisir des associations et clubs féminins : Les Soroptimist, Paroles de Femmes Aude, Il était une fois les Rooses 11, les Mampreneures. Ainsi que des ateliers et activités à découvrir tout au long de la journée. Un événement, destiné aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises commerciales et professions libérales, aura lieu le samedi 9 mars de 10h à 18h.