Tourisme dans l’Aude : Le bilan qui fait mal

access_time Publié le 25/09/2020.

C’était prévisible, c’est désormais une réalité. Le premier bilan effectué par l’Agence de développement touristique (ADT) témoigne d’une situation particulièrement délétère au niveau économique dans notre département. Sans surprise, presque tous les professionnels du secteur subissent de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire.

207 millions d’euros de chiffre d’affaires en moins pour 2020

Hervé Baro, président de l’ADT, était catégorique : « Du 1er janvier au 30 juin 2020, 4,8 millions de nuitées étaient comptabilisées, c’est 3,7 millions de moins que pendant la même période l’an dernier, soit 207 M€ de CA en moins. »
De plus, un mois de juin très poussif avant une début de reprise en juillet et un mois d’août ayant permis un rebond salvateur. Mais pas de quoi pavoiser, loin de là : en termes de nuitées, en raison de l’absence d’activités touristiques pendant le confinement c’est un véritable effondrement qui a eu lieu.
Et de tous les secteurs touristiques, c’est l’hôtellerie qui est la plus à plaindre. Selon Thierry Deniau, président de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière de l’Aude (Umih 11) : « Sur le littoral, ils s’en sont mieux sortis notamment dans les restaurants mais pas Carcassonne. Avec une reprise très difficile en juin, un retour presque à la normale en août, mais une chute de 50% pour septembre et peu ou pas de réservation pour la fin de l’année. »

Hadrien Pujol, président du club hôtelier de Carcassonne, enchaîne : « On craint de la casse avec des pertes d’emploi dans ce secteur, qui selon lui ne retrouvera pas la normale avant 2022. Nous étions notamment à – 58,2 % sur Carcassonne à fin juillet ».

De nouveaux types de consommation du tourisme

Le « tourisme patriotique » prôné par le gouvernement au début de l’été a notamment été entendu. Ainsi, c’est une clientèle à très grande majorité française qui est venue séjourner dans l’Aude.

Des séjours plus courts, mais aussi plus orienté ruralité voire nature, que la traditionnelle hôtellerie citadine, et souvent organisés avec des réservations à la dernière minute. Une tendance nationale qui apparaît également sur le département.
« La clientèle française ne compense qu’en partie l’absence d’étrangers, nuance Hervé Baro, le climat anxiogène ne favorise également pas la planification des séjours ». À noter aussi la perte des groupes, du tourisme d’affaire et de la clientèle liée aux événementiels.

Patrice Besson, de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air de l’Aude, commente :
« On a rempli les réservations pour juillet et août en trois semaines… contre quatre mois habituellement ». Les Gîtes de France, seul secteur à tirer son épingle du jeu, avec « une offre en adéquation avec la demande », relèvent « une clientèle plus jeune » et d’hyperproximité.

Une tendance qui se confirme donc. Si le littoral (avec 37 % des séjours) parvient à sauver ce qui peut l’être en terme d’activité, Narbonne enregistre une baisse de près de 24 % de réservations.

De même, l’arrière-pays et le Carcassonnais font également grise mine comme l’illustre la baisse de fréquentation de la Cité, à hauteur de 52 % sur les huit premiers mois de 2020…

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