les Couturières Solidaires confectionnent près de 2000 masques par semaine depuis le Lauragais

access_time Publié le 07/05/2020.

Depuis le Lauragais, Aurélie Kowal a fabriqué quelques masques et, de fil en aigullle, s’est retrouvée à la tête d’une magnifique chaîne : les Couturières Solidaires qui confectionnent près de 2000 masques par semaine !

Elle se confie à propos de ce beau succès qui fait chaud au coeur en pleine crise sanitaire.

Comment vous est venue l’idée ?
Le mouvement est né d’un besoin personnel, celui de ma petite sœur, infirmière en Ephad du côté de Montauban. Elle m’a appelé un soir pour me demander de lui coudre des masques qui faisaient défaut sur son lieu de travail.

Comment s’est fait le «recrutement» ?
Le lendemain, j’ai proposé à mon épicerie de village, le petit Buc à Laurabuc de leur en fournir, au besoin, pour les habitants du village. En parallèle, je me suis inscrite sur différents sites, dont les Couturières Solidaires de France, pour prendre les infos et j’ai «enrôlé» deux ou trois amies proches. Après tout est allé très vite et je me suis retrouvée ambassadrice locale du mouvement des Couturières Solidaires. Aujourd’hui, nous sommes un groupe de soixante-et-dix couturières environ, qui continue de grandir un peu plus chaque jour.

Est-ce facile de coordonner toutes les bonnes volontés ?
La gestion est cependant assez simple et fluide, tant les volontés sont bonnes. Chacune a réellement envie d’aider… Ainsi, nous équipons, chacune dans notre coin et en silence, des petits commerçants locaux, des petites structures. Nous unissons aussi nos forces sur de grosses demandes telles que celle des Restos du Cœur par exemple.
Avez-vous une idée du nombre de masques réalisés par semaine ?
Actuellement, nous tournons à plein régime, en vue du déconfinement et je pense que nous produisons aux alentours de 2000 masques par semaine. Toutes les bonnes volontés restent les bienvenues, à tous les niveaux et nous n’imposerons jamais un nombre de masques minimum à coudre.

«Si un des maillons cède…»

Du coup, le confinement passe-t-il plus vite ?
Avec toutes ces données, vous imaginez bien que nos journées passent très vite… Déjà plus d’un mois que nous n’avons pas vu passer.

Par qui êtes vous soutenues ?
J’ai la chance d’avoir avec moi aujourd’hui des personnes sur tout le territoire audois qui sont de formidables relais et points d’ancrage locaux.
De plus, les motards de l’Aude et Entraide Solidarité Carcassonne sont aussi des éléments facilitateurs car ils nous appuient sur une bonne partie des transports des fournitures et des masques.
Le conseil départemental a aussi fait – et continue à faire – sa part en nous facilitant les petits trajets, en nous ayant aidé à pouvoir fournir, avec les masques, un document pour l’entretien de ceux-ci.
Il faut aussi souligner le travail de nos points relais, petits commerces et mairies, qui acceptent de collecter les dons de tissu pour nous.
De façon transparente, je suis de plus en plus persuadée que nous sommes tous réellement les maillons d’une chaîne de solidarité : chacun y a sa place, sans hiérarchie et si un des maillons cède, c’est toute la chaîne qui est cassée.

A qui seront destinés les masques ?
Nos masques, dès qu’ils sont cousus sous l’égide des Couturières Solidaires, sont gratuits. Ils sont destinés aujourd’hui à équiper tous ceux qui sont potentiellement professionnellement confrontés au COVID : personnes dans les Ehpad, bénévoles d’associations, foyers de toutes formes, commerçants, artisans, personnels non enseignants des écoles, horticulteurs… La liste est encore longue. Nous n’avons jamais répondu par la négative aux demandes de ce type.

«La détresse des demandeurs et des pouvoirs publics»

Avez-vous la certitude de leur efficacité ?
Pour ce qui est de l’efficacité des masques barrières, les différentes études montrent très clairement que, si on parle exclusivement du grand public, ils sont efficaces. Son usage n’est bien évidemment pas destinés aux personnels soignants ni aux malades COVID mais bien à protéger la population. Tout ceci n’est bien sûr efficace que si, en plus des gestes barrières, les consignes d’utilisation et d’entretien sont respectées.

Peut-on encore devenir «couturière solidaire» ?
Les personnes qui ne peuvent ou ne savent pas coudre sont les bienvenues : la découpe représente 50% du travail ! Il suffit de nous rejoindre sur la page Facebook des Couturières Solidaires de l’Aude ou de nous envoyer un courriel.
Les masques seront-ils toujours aussi indispensables après le 11 mai ?
Tout ceci sera plus que jamais d’actualité au 11 mai. Le déconfinement va augmenter le nombre d’interactions sociales et les masques sont pour nous un geste barrière de plus. Nous ne pouvons qu’en encourager le port.

N’avez-vous pas le sentiment d’avoir compensé une énorme faillite des pouvoirs publics ?
Nous ne pouvons que constater deux choses : la détresse des demandeurs, qui se sont trouvés avec des consignes, des règles de sécurité et aucun moyen de les appliquer et celle des pouvoirs publics locaux qui ont cherché et cherchent toujours à solutionner les décisions des hauts pouvoirs, très loin de la réalité de terrain.

couturieres.solidaires11@gmail.com

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