La préfecture et la Ville ont annoncé, dans un communiqué commun, mercredi 9 octobre, que la municipalité refusera d’octroyer le permis d’aménager à la société qui porte le projet de plateforme logistique sur la zone de Salvaza.
C’est une « victoire » pour le collectif « Laisse béton Salvaza », monté en opposition au projet de création d’une plateforme logistique du groupe Axtom, en 2022, sur un terrain de 27 hectares. Estimant avoir pesé sur la décision des autorités d’abandonner ce projet en miltipliant les manifestations depuis son lancement, le collectif, composé d’associations, de syndicats – dont la Confédération paysanne de l’Aude – et de structures militantes, s’est réjouit de cette décision de rejet du permis d’aménager. « Elle est à mettre au crédit d’une mobilisation qui a démarré il y a plus d’un an, et qui n’a eu de cesse de montrer à la population l’aberration d’un tel projet, qui conduit à artificialiser des terres agricoles cultivées en agriculture biologique pour construire d’immenses entrepôts qui abriteraient quelques emplois majoritairement caractérisés par la précarité et la pénibilité« , écrit-il sur les réseaux.
Manque d’informations sur l’impact environnemental
En effet, ce mercredi 9 octobre, dans un communiqué commun, la mairie de Carcassonne et la préfecture de l’Aude ont mis un point final à ce dernier dans la zone de Salvaza, non loin de l’aéroport. Les deux entités expliquent que le projet, bien que répondant à certaines normes, notamment au titre de la loi sur l’eau, ne sera pas validé. Les services de la Ville comme de l’État regrettent, « en dépit des multiples sollicitations qui ont été formulées au porteur de projet« , n’avoir « jamais été en mesure de connaître précisément la ou les activités précises susceptible(s) de s’installer sur cette plateforme logistique une fois les autorisations obtenues et le bâtiment construit« , indiquent-ils.
Un information pourtant jugée « cruciale » pour appréhender l’impact de cette plateforme logistique « sur son environnement immédiat – flux de camions générés sur le trafic routier, impacts sonores pour les riverains, potentiel d’emplois créés au regard de l’espace consommé, etc. ».
Un manque d’information que le collectif « Laisse Béton Salvaza » dénonce depuis le début : « Pour le collectif, qui s’était impliqué dans l’enquête publique, les faiblesses des réponses du promoteur sur l’impact environnemental du projet (trafic routier, impact sonore… ) étaient criantes, et l’avis favorable émis par le commissaire enquêteur incompréhensible« , explique-t-il.
La mobilisation continue samedi 12 octobre
La mobilisation n’est pas terminée pour autant. Malgré l’abandon du projet , la manifestation programmé ce samedi 12 octobre, à 15 h au Pont-Neuf à Carcassonne, est maintenue (avec une soirée de soutien à partir de 18 h, même endroit). Car si ce projet ne se fera pas, d’autres pourraient voir le jour : le PLU (plan local d’urbanisme), modifié en 2017, classe ces terres jadis agricoles, comme désormais constructibles. « Nous ne lâcherons rien tant que la mairie n’aura pas modifié son plan local d’urbanisme pour sanctuariser la vocation agricole de ces terres« , prévient le collectif.
Cyril Durand
Photo : une des manifestations du collectif à Carcassonne © Laisse Béton Salvaza.