La Russie géopolitiquement plus isolée que jamais

access_time Publié le 21/06/2022.

Heureusement pour la Fédération de Russie, la Chine accroît son aide économique en augmentant l’achat des quantités de pétrole. Mais cela ne suffit pas à masquer l’isolement économique et surtout politique dans lequel s’enfonce le pays de Vladimir Poutine.

Les déclarations du maître du Kremlin n’ont pas manqué de faire réagir, en particulier chez des alliés historiques, qui à leur tour n’ont pas hésité à marquer leur opposition à Moscou. Dernier cas en date, le Kazakhstan dont le président Kassym-Jomart Tokaïev était l’un des rares chefs d’état présents au forum économique de Saint-Pétersbourg.

C’est une scène d’une rare violence en terme de communication. Le président kazakh n’a que moyennement apprécié, c’est un euphémisme, que Vladimir Poutine parle du Kazakhstan comme d’un territoire de « la Russie historique ». Surtout au vu du contexte actuel, où l’invasion de l’Ukraine est en partie « légitimée » pour la même raison.

Vladimir Poutine, président russe (wikimedia).

Le Kazakhstan refuse de reconnaître les républiques du Donbass

Alors qu’en janvier dernier les Russes avaient maté une rébellion intérieure sur le territoire kazakh (en vertu d’un accord d’assistance militaire mutuel), tout laissait à penser que les liens entre les deux gouvernements étaient solides. Mais pour contourner les sanctions à l’égard des sociétés russes, le Kazakhstan a d’abord décidé de changer la dénomination de son pétrole en KEBCO (Kazakhstan Export Blend Crude Oil) afin d’éviter toute confusion.

Une première démarcation qui a fortement déplu, mais qui n’est rien à côté du désaveu infligé à la Russie, lorsque le président kazakh a déclaré au forum économique de Saint-Péterbourg qu’il ne considérait pas comme des Etats les deux territoires séparatistes de l’Ukraine orientale reconnus par le Kremlin, les républiques de Lougansk et Donetsk.

C’est un Vladimir Poutine passablement irrité qui a répondu à son homologue en écorchant, volontairement ou non, son prénom. Mais qui n’a pas empêché le président kazakh d’insister que si Moscou avait bien aidé son pays en janvier dernier, la Russie « ne devrait pas essayer de s’attribuer le rôle de sauveur, car personne ne va servir et se prosterner ». Ambiance.

Kassym-Jomart Tokaïev, le président kazakh (wikimedia).

Une série de revers politiques pour Poutine

Un affront véritable, qui n’est pas le premier infligé à la Russie par ses voisins. La Finlande tout d’abord, longtemps neutre sur le plan géopolitique depuis la fin de la seconde guerre mondiale, a validé sa demande d’intégrer l’Otan (candidature simultanée avec la Suède). Un scénario longtemps improbable, surtout que la perspective de voir l’Ukraine intégrer l’Otan était là aussi une raison officieuse pour « l’opération militaire spéciale » de « dénazification ».

Le Japon n’a pas hésité non plus à montrer sa défiance envers Moscou. En cause : les îles Kouriles en extrême-orient, territoires revendiqués par les Japonais, mais occupés par les Russes depuis l’invasion soviétique en 1945. Les « Territoires du Nord » comme les appellent les Japonais, sont revenus au cœur de l’actualité, alors que Russie (URSS à l’époque) et Japon n’ont techniquement jamais ratifié de traité de paix concernant la Seconde Guerre mondiale, la souveraineté sur ces territoires étant toujours disputée.

Fumio Kishida, Premier ministre japonais (wikimedia).

En Géorgie également, dans ce pays du Caucase historiquement très lié à la Russie et ancienne république soviétique (terre natale de Staline entre autre), plus de 100 000 personnes manifestaient pour demander une candidature d’adhésion à l’Union européenne. On n’a pas oublié dans ce petit pays montagnard l’intervention de la Russie en Ossétie du Sud en 2008 ni son implication en Abkhazie, deux anciennes régions sous autorité géorgienne, aujourd’hui passées dans le giron russe.

Dernier revers en date, la Lituanie a bloqué le transit par voie ferrée de certaines marchandises étant acheminées dans l’enclave russe de Kaliningrad. Un « blocus » selon Moscou, une « stricte application des sanctions européennes » selon la Lituanie, qui fait partie intégrante à la fois de l’UE et de l’Otan, de même que les autres états baltes Estonie et Lettonie. Des territoires qui là aussi faisaient partie de l’ancien territoire tsariste puis soviétique, et qui craignent l’appétit affiché par Moscou.

Amancio Requena, administrateur adjoint du château comtal de Carcassonne (DR Cyril Durand).
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