Alors que les éoliennes flottantes d’EFGL sont installées au large de Port-la-Nouvelle depuis cet été, c’est autour du projet Eolmed, porté par Qair, de se dévoiler. Trois turbines de 10 MW chacune, posées sur des flotteurs ultra-compacts, qui seront au large d’ici la fin de l’année 2025.
Au fil des mois, le quai P. 12 de Port-la-Nouvelle se fait un nom dans le mundillo portuaire mondial. C’est sur ce quai lourd, visible par tout badaud depuis la rive opposée, que sont assemblées les éoliennes flottantes avant de prendre le large pour fleurir les différents projets pilotes au large des côtes languedociennes. Ocean Winds a monté ici la première éolienne flottante d’Occitanie au début de l’été et, à présent, ce sont trois turbines d’Eolmed qui prennent vie. Porté par Qair, ce projet vise à installer trois moulins à une vingtaine de kilomètres au large de Gruissan. Avec des pâles qui culmineront à 197m de haut, cette ferme pilote confirme l’envergure mondiale des activités éoliennes qui animent les infrastructures portuaires audoises.
2 500 emplois espérés d’ici 2032
« Aujourd’hui, l’éolien flottant produit environ 200 MW dans le monde. Au large des côtes languedociennes, nous en serons bientôt à 80 MW installés. » Les chiffres avancés par Olivier Guiraud, directeur du développement chez Qair pour le projet Eolmed parlent d’eux-mêmes. L’activité éolienne qui anime Port-la-Nouvelle pèse lourd à l’échelle mondiale. « Je ne suis pas sûr que tous les habitants de l’Aude aient conscience de ce que nous sommes en train de construire ici, a expliqué Didier Codorniou, vice-président de la Région Occitanie, délégué à la mer et président de la Semop, la société d’économie mixte gestionnaire du port. Quand nous avons lancé le projet en 2016, 26 personnes travaillaient pour l’éolien en mer. Aujourd’hui nous en sommes à 463. Le potentiel d’emplois est de 2 500 à horizon 2032 car nous aurons à terme 50 à 100 flotteurs avec les différents appels d’offre. Port-la-Nouvelle est désormais le port de référence pour l’assemblage des éoliennes en Méditerranée. Ce qui est accompli ici relève de l’exploit technologique et industriel. »
Trois éoliennes de 10 MW chacune
L’exploit industriel, pour l’heure, c’est Qair qui le réalise avec l’assemblage de trois éoliennes qui seront installées d’ici la fin de l’année à 18 km au large au droit de l’Ayrolle, entre Port-la-Nouvelle et Gruissan, à une profondeur moyenne de 60 m. Les flotteurs qui accueilleront ces géants des mers nécessitent 130 km de soudure, tirés quasiment à 100% à la main. « 80 % des coûts de production de nos éoliennes sont français, détaille Olivier Guiraud, directeur du projet Eolmed chez Qair. Quasiment seules les turbines ne sont pas françaises et sont fournies par Vestas (entreprise danoise, NDLR). Nos trois éoliennes de 10 MW chacune composeront un parc capable de répondre en électricité verte aux besoins d’une ville comme Narbonne. »
La particularité technique portée par les éoliennes de Qair réside dans des flotteurs en acier ultra compacts imaginés en collaboration avec les concepteurs de BW Ideol, société basée à La Ciotat. Leur fabrication a été confiée à ArchiMed. Pour assurer la maintenance de ce parc au large, un bateau spécialement conçu pour le transport d’équipage téchnique non-marin a été commandé. Un CTV (crew transfer vessel) qui fera bientôt son arrivée à Port-la-Nouvelle.
Adossé au premier parc EFGL, déjà en mer, ce deuxième projet pilote permettra à ces deux fermes d’afficher une capacité de 60 MW. En attendant, la mise en production du premier parc commercial A06 (250 MW), remporté par Ocean Winds, en 2031 puis du second de 500 MW en 2033, dont le lauréat de l’appel à projets (A09) devrait être connu d’ici la fin de l’année (Ocean Winds et Qair sont candidats).
Arnaud Gauthier
Photo : les éoliennes du projet pilote Eolmed culminent à près de 200 mètres de haut. ©Région Occitanie
