Des nouveaux dispositifs de collecte installés dans les secteurs stratégiques de la ville et des cendriers de poche seront distribués dès mi-juillet.
La Ville de Narbonne passe à l’offensive contre un fléau environnemental discret (quoi que) mais tenace : les mégots de cigarette. En signant un partenariat avec l’éco-organisme Alcome, la Ville franchit un cap dans sa politique de lutte contre les incivilités urbaines et la pollution.
Durant les mois de mai et juin, un état des lieux minutieux a été réalisé pour identifier les zones les plus touchées par les jets de mégots à Narbonne. À partir de ces données, de nouveaux dispositifs de collecte – cendriers muraux, éteignoirs urbains – seront installés dans les secteurs stratégiques.
Et dès la mi-juillet, les touristes et habitants pourront se procurer gratuitement des cendriers de poche dans les points d’accueil municipaux, notamment à Narbonne-Plage, très fréquentée pendant la saison estivale.
Une pollution aux coûts invisibles
L’objectif d’Alcome est de réduire de 40% la présence des mégots jetés de manière inappropriée dans l’espace public d’ici à 2027. Son budget est assuré par les éco-contributions versées par les metteurs en marché de produits du tabac en France.
Narbonne rejoint officiellement les quelque 1 300 collectivités françaises déjà engagées dans cette démarche Alcome, un dispositif national né de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec). Objectif affiché : réduire de 40 % la présence de mégots jetés dans l’espace public d’ici 2027.
Un mégot abandonné, ce n’est pas seulement une incivilité visuelle. C’est aussi un résidu toxique qui met plus de dix ans à se décomposer, relâchant jusqu’à 500 substances chimiques dans les sols et les eaux. À l’échelle nationale, ce sont des milliards de mégots qui finissent chaque année hors des cendriers.
Un financement issu des producteurs de tabac
Alcome, agréé par l’État depuis 2021, fonctionne sur un principe novateur : la responsabilité élargie des producteurs (REP). Ce sont les fabricants de produits du tabac qui financent les actions, via une éco-contribution. En retour, les collectivités bénéficient d’un accompagnement logistique, financier et technique.
Ce modèle vertueux permet à la Ville de Narbonne de ne pas porter seule le coût de ces nouvelles mesures tout en renforçant son arsenal anti-pollution.
Une mobilisation citoyenne encore nécessaire
Si la dynamique est enclenchée, la réussite du programme dépend aussi des comportements individuels. Le jet de mégot au sol reste un acte interdit, passible d’amende, mais difficile à contrôler sans une vraie prise de conscience collective.
A. G.
Photo : l’objectif est de lutter contre les mégots au sol. ©DR