« Va faire la soupe, salope » : un jugement « politique » pour l’avocat du viticulteur

access_time Publié le 19/05/2025.

Marius Lafite, viticulteur à Alairac a été condamné vendredi 16 mai par le tribunal de Carcassonne à 2 500 € d’amende avec sursis pour avoir outragé la députée Sandrine Rousseau.

« Avec cette décision, on satisfait un personnage politique et on rend la chose acceptable pour les viticulteurs. C’est un jugement de Salomon, purement politique ! » Me Frédéric Pinet porte un regard amer sur la décision rendue par le tribunal de Carcassonne ce vendredi 16 mai, qui rend coupable son client, le viticulteur Marius Lafite, d’outrage mais le condamne à une « seule » amende avec sursis de 2 500 €.

L’affaire remonte au 13 juin 2023. Marius Lafite participe à une action de viticulteurs audois qui s’opposent à la venue à Ventenac-Cabardès de la députée écologiste accompagnée de Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes. Au cours d’un face-à-face électrique, Marius Lafite lance un « Va faire la soupe, salope ». Un outrage donc pour le tribunal. Une « simple » injure pour Me Pinet.

Me Frédéric Pinet à la sortie de l’audience le 28 mars. A.G.

Constitutif d’une injure pas d’un outrage pour l’avocat

Lors de l’audience du 28 mars dernier (le jugement avait été mis en délibéré, NDLR), l’avocat de Marius Lafite avait d’ailleurs nourri sa plaidoirie sur cette distinction et livrait à l’issue de l’audience : « Si le tribunal applique les règles juridiques et le droit applicable, il ne devrait pas y avoir de condamnation. Les conditions matérielles de l’infraction d’outrage ne sont pas réunies. Notamment déterminer si oui ou non mon client connaissait la qualité de Mme Sandrine Rousseau, ce qui n’est pas le cas. M. Lafite ne visait pas une personne chargée d’une mission de service public. »

Dans son délibéré, le tribunal en a donc décidé autrement. Reconnaissant Marius Lafite coupable d’outrage et le condamnant à 2 500 € d’amende intégralement assortis de sursis et à verser 1 € symbolique à Sandrine Rousseau comme demandé par la députée, partie civile. Sur cette décision, Frédéric Pinet conclura : « Si mon client est coupable, pourquoi alors prononcer du sursis ? Je maintiens, les propos étaient constitutifs d’une injure, pas d’un outrage. »

Arnaud Gauthier

Photo : le 28 mars dernier, devant le tribunal l’ambiance était tendue. ©A.G.

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