L’établissement lyonnais reconnaît que la polémique avec les Grands buffets de Narbonne a joué sur le pic de fréquentation enregistré à l’ouverture. Revers de la médaille : avec un personnel sous-dimensionné, certains clients ont été déçus et le restaurant a dû revoir son organisation en urgence.
Voilà deux semaines, les Grands buffets lyonnais ouvraient leurs portes dans le Vieux-Lyon. Après un épisode pour le moins polémique entre les repreneurs du lieu et Louis Privat, le créateur et patron des Grands buffets à Narbonne. Fin mars en effet, l’adresse lyonnaise bénéficiait d’une belle couverture médiatique, pour annoncer son ouverture, où était régulièrement fait référence à l’exemple narbonnais. Saine inspiration et « un établissement basé sur le concept des Grands buffets de Narbonne » pour les premiers, utilisation de « la notoriété des Grands Buffets pour se faire de la publicité » pour le second… Le ton est vite monté, par presse et missives interposées. Aujourd’hui, les portes du restaurant sont ouvertes à Lyon et le nom officiellement affiché comme l’expérience client contrastée auraient de quoi relancer le débat.
« Tant mieux si ça nous a fait de la publicité »
« On est sur le bon chemin. Ça risque d’être encore compliqué une semaine ou deux. » De l’avis même du patron lyonnais, Farid Mezaber, dans les colonnes de nos confrères du Parisien – Aujourd’hui en France, son établissement est toujours en cours de rodage alors que des centaines de clients affluent pour le découvrir. L’entrepreneur annonce même 16 500 réservations en cinq jours à l’ouverture et ne cache pas que la polémique avec les Grands buffets de Narbonne a servi sa cause : « Tant mieux si ça nous a fait de la publicité. On voulait commencer doucement mais c’est parti plein pot ! »
Une forte affluence qui semble peu compatible avec une expérience de qualité pour les clients, la faute à un personnel sous-dimensionné. L’établissement a donc décidé de ne plus ouvrir à midi. « J’ai 21 salariés, il m’en faudrait 40. La situation est très compliquée en raison du manque d’employés en cuisine », se défend Farid Mezaber.
Louis Privat joue la carte de la discrétion

Résultat : des retours mitigés sur les différentes plateformes d’avis clients en ligne. Ils font désormais la pluie et le beau temps pour certaines adresses. Les clients les scrutent avec attention pour aiguiller leur choix quand les restaurateurs les surveillent comme le lait sur le feu. Farid Mezaber en a bien conscience et promet de remonter rapidement la note Google de l’établissement (actuellement à 3,3/5 quand les Grands buffets de Narbonne sont à 4,5/5).
Contacté, Louis Privat maintient sa ligne de conduite établie après la première polémique et préfère désormais rester mutique sur la question : « Dès que j’ai compris quelle était leur stratégie, j’ai préféré ne plus me manifester. Ils bénéficient aujourd’hui d’une audience amenée par les Grands buffets de Narbonne. Heureusement, les clients ne sont pas dupes et, pour la plupart, vivent une mauvaise expérience. Je préfère laisser les choses se faire d’elles-mêmes. » L’avenir dira si cette recette est la bonne.
Arnaud Gauthier
Photo : avec des retours clients très positifs, les Grands buffets de Narbonne demeurent une adresse unique. ©Écho du Languedoc