Roger Torrent, président de l’ARDA : « Les animaux ont des droits ! »

access_time Publié le 20/01/2023.

Dans l’Ouest audois, en attendant une extension souhaitée, l’Association pour le Respect du Droit des Animaux combat la maltraitance animale avec efficacité et ténacité depuis un peu moins de deux ans. Les dossiers ne manquent pas comme l’explique Roger Torrent, son président.

Pourquoi avoir créé l’ARDA il y a un an et demi ?

L’ARDA a été créé dans un souci d’indépendance. Durant quelques années notre service enquêtes dépendait de la SCPA et également de SOS Animaux Pezens qui de part leurs spécificités sont contraints d’avoir des rapports, des échanges avec des personnes qui un jour peuvent être des mis en cause.

Quel est le rôle d’un enquêteur bénévole ?

Le rôle est complexe car il doit user de pédagogie dans un grand nombre de situations et savoir se montrer ferme dans d’autres. Sa mission première est de confirmer ou d’infirmer les faits dénoncés. Ensuite, vient la phase médiation où l’on tente de faire comprendre au mis en cause le souci, les faits qui lui sont reprochés et les solutions envisageables.

A défaut de dialogue ou lorsque les mis en cause ne veulent pas entendre raison, les enquêteurs établissent un compte rendu qui est transmis à la direction de l’ARDA laquelle, après avoir rédigé le signalement destiné à l’autorité judiciaire, dépose plainte en gendarmerie ou police.

Est-il facile de recruter ?

Trouver des volontaires est assez facile. Ensuite il faut que le profil corresponde aux attentes de l’ARDA. Nous sommes très exigeants. Nous ne voulons pas des « va-t-en guerre », des personnes extrémistes, irrespectueuses des lois.

En tant qu’ancien OPJ gendarmerie et ma vice-présidente diplômée en droit animalier nous sommes très à cheval sur le respect des droits et des libertés, etc… Nos enquêtrices et enquêteurs au nombre de 30 actuellement reçoivent une formation initiale en droit animalier, en procédure pénale. Ils sont au début sous tutorat.

« Toutes les couches de la population »

Y a-t-il un profil type de maltraitance ?

Les actes de maltraitance touchent hélas toutes les couches de la population. Nous sommes néanmoins plus sur des actes d’abstention que sur réellement des actes comme les coups, les violences. Ce sont plus des règles de conditions de vie, de détention qui ne sont pas respectées.

Existe-t-il une maltraitance par négligence ?

Oui cela existe, les personnes ne sont pas conscientes de leurs actes et bien souvent la situation rentre dans l’ordre rapidement.

Quelles sont les relations de l’association avec les autorités, la Gendarmerie par exemple ?

Nous avons tissé des liens particuliers avec beaucoup de brigades de gendarmerie et des personnels en particulier. Nous n’avons pas attendu un projet gouvernemental de référents maltraitance animale dans les unités pour officieusement le réaliser, vous savez par expérience je connais bien la gendarmerie qui est une arme qui sait s’adapter rapidement et efficacement à toutes les situations. Au sein du commissariat de police nous avons également une interlocutrice privilégiée avec qui nous travaillons très bien.

« Permettre à un avocat de représenter l’animal »

D’autres connexions ?

Les services de l’officier du Ministère Public, l’OMP suppléant qui officie au tribunal sont de précieux et efficaces alliés. Le service vétérinaire de la DDETSPP est aussi à nos côtés sur de nombreux cas et nous savons être là lorsqu’ils ont besoin d’un retour pour des prises en charge d’animaux.

Nous travaillons moins avec le parquet et tant mieux c’est qu’il y a moins de délits dans nos affaires que de contraventions. Mais nous avons toujours eu une réponse à nos attentes.

Êtes-vous favorables à un permis pour posséder un animal ?

Je suis tout à fait pour et ce à double titre, en tant que protecteur des animaux et éducateur canin. Mais si on parle de permis il faut quelque chose de structuré et pas délivré comme le nouveau certificat d’engagement par des personnes à peine plus formées que le demandeur, qui ne font qu’attester que la personne a pris connaissance des besoins de l’animal. Par exemple pour les chiens, une réelle formation théorique avec un minimum d’heures de pratique avec surtout un encadrement sur les prix des formations.

L’animal a des droits. Est-ce une réalité qui entre bien dans les crânes ?

Oui les animaux ont des droits et le plus fondamental est celui de vivre. Cela commence à entrer dans les mentalités mais c’est long, il va falloir du temps. Le législateur donne des droits aux animaux, c’est très bien mais il oublie de permettre que ces droits soient défendus devant un tribunal.

Actuellement seule la constitution de partie civile d’une association permet de faire entendre la voix des animaux. Il faut une loi permettant à un avocat de représenter l’animal comme tel.

« Des débuts plus qu’encourageants »

L’association est-elle aussi là pour faire de la prévention et de la pédagogie ?

Nous œuvrons auprès des scolaires (bénévolement) pour leur dispenser des formations de prévention des morsures et de notion de respect des animaux. Des formations sur la prévention des morsures sont à destination du grand public et c’est aussi l’occasion de parler du bien-être animal et de son respect.

Arrivez-vous à quantifier le nombre d’animaux que vous avez sauvés ?

En 2022, nous avons secouru 454 animaux de tous genres (206 chiens, 75 équidés, des bovins, ovins, caprins etc…).

Pensez-vous pouvoir étendre votre rayonnement sur l’ensemble du Département ?

Oui, c’est notre souhait et pour cela il faut trouver le personnel.

L’association n’a même pas deux ans. Ses débuts sont-ils encourageants ?

Bien entendu, les débuts sont plus qu’encourageants car l’ARDA est connue et surtout reconnue par les autorités.

Infos complémentaires :
accueilarda@gmail.com ; 06 46 78 71 27.

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