Narbonne : le débat d’orientation budgétaire attise le conseil municipal… élections en vue !

access_time Publié le 14/11/2025.

Le conseil municipal de Narbonne s’est penché sur le débat d’orientation budgétaire ce jeudi 13 novembre. L’opposition, par la voix de Nicolas Sainte-Cluque, est montée au créneau. Le maire Bertrand Malquier a répliqué. Les élections municipales approchent à n’en pas douter.

« La stratégie financière est ambitieuse », du côté du premier magistrat, Bertrand Malquier. « Votre majorité a consommé la dynamique des années passées en communication et en effets d’annonce », pour l’opposant N.1, Nicolas Sainte-Cluque. Le décor est posé. Le débat d’orientation budgétaire (DOB), examiné ce jeudi par le conseil municipal de Narbonne et censé préparer l’assemblée au vote du budget primitif 2026 dans un mois, a aussi pris des petits airs de prélude à l’élection municipale de mars prochain. Entre un maire candidat à sa réélection et Nicolas Sainte-Cluque, opposant qui portera l’étendard de la gauche. Avant cela, le conseil municipal s’était ouvert par une minute de silence, triste 13 novembre oblige.

Avant de parler budget local, d’abord la scène nationale sur laquelle a souhaité revenir Bertrand Malquier : « Nous avons estimé que pour le Grand Narbonne, nous sommes dans des records départementaux avec 1,7 M€ de participation à l’effort pour le redressement national et nous avons plusieurs centaines de milliers d’euros sur la Ville de Narbonne. Une croissance qui sera positive, portée essentiellement par les exportations, mais à un rythme très ralenti par la consommation des ménages et par le manque de visibilité pour les entreprises. Une croissance évaluée inférieure à 1%. » Et d’énumérer, ensuite, les décisions étatiques pour garantir les finances publiques dont « l’impact n’est pas négligeable pour l’ensemble des collectivités. »

Une capacité de désendettement à 9,1 années

Un contexte national comme incipit à ce DOB avant d’attaquer les chiffres. 85,9 M€ de recettes de fonctionnement (autant en dépenses évidemment avec 46,7 M€ de dépenses de personnel), 23 M€ de dépenses réelles d’investissement, 16 M€ de dépenses d’équipement pour 2026.

Le maire, Bertrand Malquier. ©A.G.

Puis vint l’heure de parler dette et capacité de désendettement. « Nous aurons, à la fin de 2025, une capacité de désendettement à 9,07 années. Et bien sûr, nous limitons l’encours en dette par habitant à 1 251 € à la fin de 2025, contre 1 354 € pour les villes de la même strat' », s’est félicité le maire. Une capacité de désendettement qui a reculé à 9,1 années (alors qu’elle était maintenue entre 5,5 et 6 années de 2019 à 2023) pendant que la dette augmentait (61,6 M€ en 2019 contre 72 M€ en 2025). Une évolution qui demeure « tout à fait maîtrisée » pour Bertrand Malquier.

« On n’a jamais été aussi endetté »

Sur les bancs de l’opposition, Nicolas Sainte-Cluque n’en fait pas même lecture : « Si la majorité de gauche était à votre place et que vous étiez dans l’opposition, que de critiques acerbes, nous essuyerions de votre part. Quand l’endettement était à 62 millions, qu’est-ce qu’on n’a pas entendu ? (…) On n’a jamais été aussi endetté qu’aujourd’hui avec 72 M€ et maintenant on serre la vis pour le début du prochain cycle électoral, alors même que les besoins des Narbonnaises et des Narbonnais appellent de la constance et de la visibilité« 

Et de poursuivre : « Alors, écrire comme vous le faites en page 15 de votre rapport que la stratégie est ambitieuse et maîtrisée ne suffit pas M. le maire. Une stratégie maîtrisée aurait consisté à préserver l’autofinancement, à prioriser plutôt les dépenses utiles, à ne pas laisser filer les charges de fonctionnement. Une stratégie ambitieuse aurait assumé des priorités claires, un budget d’investissement plus important. Et ce rapport, en fait, ce n’est pas un cap, c’est un aveu. Après avoir joué les cigales, surtout en cette année préélectorale, vous nous proposez – pour la prochaine période électorale qui s’ouvre – une cure de vaches maigres, qui va peser sur l’équipement, sur la qualité du service public que l’on doit aux Narbonnaises et aux Narbonnais. Nous ne l’acceptons pas. » Et de conclure : « Votre sérénité, M. Le Maire, n’est que de façade. »

Nicolas Sainte-Cluque (au centre) est monté au front. ©A.G.

« Une dette saine est un outil »

Des critiques auxquelles, Bertrand Malquier répondra dans son style : débit au max, sûr de son propos : « Ouvrez les yeux, promenez-vous dans Narbonne et voyez comment Narbonne change et s’embellit. Vous considérez la dette comme un problème ? C’est rien, ce n’est pas un problème la dette. C’est un outil. Une dette saine est un outil de gestion responsable qui nous permet d’actionner des investissements pour les générations à venir. Donc, nous avons, dans ce débat d’orientation budgétaire, les prémices d’un budget qui est offensif, qui nous permet, sans recourir à l’impôt encore une fois, de maintenir nos investissements et de poursuivre cette politique. »

On évoquait en préambule un DOB aux airs de pré-campagne électorale. Les mots du maire à l’endroit de son opposition pour clore ces 20 minutes d’échanges le confirmeront : « Vous n’aimez pas notre rapport d’orientation budgétaire ? Vous voterez contre notre budget primitif le mois prochain. Et les Narbonnais choisiront en mars quel budget ils souhaitent et quel avenir ils souhaitent pour la ville. » Rendez-vous le 11 décembre pour le vote du budget. Un peu plus tard pour la suite.

Arnaud Gauthier
Photo : le conseil municipal s’est réveillé à l’heure d’examiner le DOB. ©A.G.

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