Narbonne : Bot et fils, un savoir-faire en or

access_time Publié le 04/05/2024.

Jean-Marie Bot, 36 ans, vient de reprendre la bijouterie sur le cours de la République après le départ à la retraite de son père © Cyril Durand.

La question a été vite tranchée lorsqu’il a fallu choisir son orientation professionnelle. “Je ne me suis jamais vraiment posé la question, c’était une évidence”, confie le jeune bijoutier Jean-Marie Bot. Depuis ses premiers souvenirs dans l’atelier de son père à sa formation à l’école de bijouterie de Valence, il a toujours su que son avenir serait derrière l’établi de la boutique familiale estampillée “Bot et fils”.

Fondée il y a plus d’un siècle

Fondée en 1910 par son arrière-grand-père à Pézenas, la bijouterie a migré rue Parerie à Narbonne en 1958, sous l’impulsion de son grand-père, puis a déménagé au 23, cours de la République en 2016, son emplacement actuel. C’est ici que Jean-Marie a repris le flambeau, devenant ainsi le cinquième du nom à faire briller l’héritage familial sur les bords du canal de la Robine.

Un savoir-faire séculaire aujourd’hui récompensé par le label EPV, pour  “Entreprise du patrimoine vivant”, décerné par le préfet de région, une reconnaissance qui récompense un savoir-faire artisanal et industriel d’excellence et d’exception(1) suite à une sélection exigeante. Seulement 22 entreprises l’ont obtenu cette année dont deux dans l’Aude, la société Jadis(2) et la bijouterie Bot et fils. “J’ai fait la demande car j’estimais que ce label correspondait à l’image de l’entreprise. C’est la garantie d’un savoir-faire artisanal, où l’on travaille des pièces d’exceptions. Nous ne faisons que de la création”, souligne Jean-Marie Bot.

Cent heures de travail pour une boucle

Certaines de ses pièces, à l’image de cette paire de boucles d’oreilles serties de diamants, demandent des dizaines d’heures d’un travail des plus minutieux. “Il y a une centaine d’heures sur chacune de ces boucles, de la conception à la finition”, explique l’artisan. Il n’a pas encore fixé de prix mais il l’estime entre 15 000 et 18 000 €.

Boucle en argent sertie de diamants © Cyril Durand.

Pareil pour cette bague en platine et diamant jaune d’une valeur de 29 000 €. “Une pièce d’exception plus destinée à démontrer l’étendu de notre savoir-faire” que de trouver un client à Narbonne, la plupart de ses commandes se situe dans des prix bien inférieurs. “Mais c’est grâce à des pièces comme celle-ci que nous avons pu obtenir ce label”, explique ce passionné dont les yeux brillent autant que ses pierres précieuses à l’évocation de ses créations.

Le soucis du détail

Les moindres recoins, aspérités et éléments ces dernières sont littéralement auscultés à la loupe par Jean-Marie Bot pour qui le soucis du détail peut parfois tourner à l’obsession. “Je travaille à la loupe grossisisante fois 10, voire fois 20 car c’est l’ensemble de ces détails qui font la différence”, dit-il en passant en revue l’une de ces dernières bagues. Ce qui ne l’empêche pas toutefois d’être souvent insatisfait. “On a tellement passé de temps dessus que l’on ne remarque plus que les défaut une fois terminé”, regrette l’artisan passionné.

Julien Saucourt travaille à la fabrication et à la conception des bijoux © Cyril Durand.

Il est accompagné dans sa quête de la perfection par Julien Saucourt, en charge de la fabrication, quand lui se charge du sertissage et de la finition. Bagues, bracelets, colliers… Ils expriment leur savoir-faire sur commande en essayant de répondre au mieux aux attentes de leurs clients dans un délais qui peut aller de quelques semaines à parfois une année.  La patience est mère d’un travail bien fait.

Trois « Meilleurs ouvriers de France » dans la famille 

Cette obstination du travail soigné devrait permettre à Jean-Marie Bot de décrocher le titre tant convoité de « Meilleur ouvrier de France » qu’il a manqué de peu l’an passé. Cela lui permettrait de rejoindre au palmarès son père Jean-Louis, parti à la retraite il y a peu, son oncle Philippe et son grand-père Jean-Marie dont les machines (laminoirs, tour à polir, etc.) fonctionnent toujours à ce jour dans la bijouterie narbonnaise. L’héritage familial n’est pas prêt de s’éteindre.

Cyril Durand

(1) Créé en 2005 et délivré par le préfet de région pour une durée de cinq ans, le label « Entreprises du patrimoine vivant (EPV) » est le seul de l’État récompensant les entreprises françaises artisanales et industrielles aux savoir-faire rares et d’exception. Sa valeur provient de la sélection exigeante opérée par l’Institut pour les savoir-faire français. Ce label est une reconnaissance nationale et internationale et constitue un atout pour favoriser le développement des entreprises labellisées.

(2) L’entreprise, implantée à Villedubert depuis 1983, conçoit et fabrique des amplificateurs audios à ampoules qui surpassent les normes de la haute-fidélité.

Photo : Jean-Marie Bot, 36 ans, vient de reprendre la bijouterie sur le cours de la République après le départ à la retraite de son père © Cyril Durand.

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