Lumière sur : Stéphane Barbera, l’épicerie Chez Barbé

access_time Publié le 03/11/2022.

Cette semaine dans notre rubrique, nous faisons la connaissance de Stéphane Barbera, figure bien connue de l’est audois. Celui qui pendant des décennies a régalé les Narbonnais à travers les différents établissements qu’il a tenus, se livre à nous pour retracer son parcours. Jusqu’à son dernier projet en date : l’ouverture de son épicerie*, il y a de cela quinze jours.

Stéphane Barbera, pouvez-vous faire votre présentation à nos lecteurs ?

Bonjour à tous, je m’appelle Stéphane. Je suis né à Lézignan en 1971, j’ai donc 51 ans. J’ai été restaurateur une grande partie de ma vie sur Narbonne. Et aujourd’hui je me suis lancé dans ce projet d’épicerie. On a ouvert tout récemment, il y a exactement deux semaines.

C’est excitant de travailler en famille autour d’un projet qui nous tenait particulièrement à cœur. Je souhaitais m’éloigner du monde de la restauration qui était devenu trop exigeant en terme de temps et d’énergie, et pour pouvoir profiter davantage des miens.

Pouvez-vous retracer votre parcours jusqu’ici ?

Donc de Lézignan, je suis venu vivre sur Narbonne. En 1982, j’avais onze ans. J’ai perdu mon père assez jeune, je suis devenu un enfant un peu turbulent et agité. Toujours la même année, j’ai commencé à jouer au rugby à XV pour le Racing Club Narbonne. A Lézignan, j’avais débuté en XIII en compagnie de certains grands noms comme Christian Labit par exemple. On peut dire que je me suis reconverti même si la passion du ballon ovale est restée la même.

En parallèle, j’ai arrêté l’école en cinquième, j’étais au collège Victor Hugo. Après un CAP de menuiserie, le rugby me permettra de faire de précieuses rencontres. Notamment monsieur Salvador Campos (oncle de Philippe, ancien joueur et président du Racing Narbonne, ndlr) qui m’aiguillera professionnellement et jouera un grand rôle auprès de moi. Je pense également à d’autres entraîneurs du Racing à cet époque, notamment messieurs Cournac, Rouch et Cardebas.

« J’ai fait les bonnes rencontres au bon moment »

Des personnes qui m’ont épaulé, suivi et guidé vers des chemins que je ne comptais pas prendre. Ces personnes m’ont appris le goût du travail et du respect. C’était naturel chez eux, de vrais éducateurs. Je leur dois beaucoup. Etant un adolescent un peu rebelle et électron libre, j’ai fait les bonnes rencontres au bon moment, sans quoi ça aurait pu mal tourner.

Après l’obtention de mon CAP, je pars donc à l’armée pour mon service militaire. D’une durée d’un an. Puis lorsque je reviens, je deviens livreur chez Elis. J’y resterai douze ans, à gravir les échelons. De livreur à formateur puis commercial. Mais je sens que j’ai un peu fait le tour. Je me lance donc dans un tout autre projet : je reprends le restaurant Chez Félix à la famille Farnos. Je me lance dans une carrière de restaurateur, c’est alors tout nouveau pour moi. On est en 2004.

L’année 2006 sera un tournant dans ma vie. D’abord c’est l’année de mon mariage avec Cécile, puis j’ai l’opportunité de reprendre le restaurant Le Castel, toujours sur Narbonne. Une aventure qui durera douze belles années. En 2018, c’est finalement sur St-Marcel-sur-Aude, à La Distillerie qu’on s’installe.

Vous y resterez donc jusqu’à cette année, avant d’ouvrir votre épicerie…

C’est ça, de 2018 à 2022 donc. Mais là aussi ce ne sera pas de tout repos, puisqu’en 2020 je vais avoir un infarctus. Sans trop de conséquences aujourd’hui heureusement. Avec le recul, je pense que c’est mon corps qui n’en pouvait plus. Entre l’accumulation de travail, le stress lié au contexte de la Covid… Tant de facteurs qui ont été sources de charges physiques et mentales.

Cela a été un avertissement. Avec ma femme on en a longuement discuté. On s’est dit : « ou on continue comme ça et on va y laisser la santé, ou bien il nous faut du changement ». C’est ainsi qu’a germé l’idée de tenir une épicerie. Pour continuer à fournir notre fidèle clientèle en bons produits du terroir.

C’est un vrai changement de style de vie pour le coup ?

Ah mais complètement ! C’est un nouveau métier que j’apprécie notamment parce qu’il y a toujours cette convivialité avec la clientèle, comme dans la restauration. 99% sont des gens qui nous ont suivis. C’est quelque chose de fondamental pour moi de pouvoir échanger avec eux et garder ce lien.

Au niveau de l’organisation et de la gestion du temps, c’est totalement différent. Matin, midi et soir, la restauration repose sur des tranches horaires nombreuses et courtes. En cas de problèmes, il faut pouvoir réagir rapidement afin de ne pas perturber le service et donc les clients. Les aléas et les imprévus sont nombreux, même avec la meilleure des préparations on n’est à l’abri de rien.

Là avec l’épicerie, on fait également de longues journées mais le rythme permet plus de sérénité. Je travaille avec Anna (ph. ci-dessous, L’Echo), notre fille qui peut-être un jour nous succédera, elle apprend la gestion de l’établissement. Ces moments passés en famille font qu’on profite beaucoup plus de l’instant présent.

On sent chez vous un homme apaisé.

Absolument. L’idée c’est d’avant tout faire plaisir aux clients à travers nos produits. Je me sens plus que jamais épanoui. Ma femme tient également une grande part dans la réussite de nos projets. C’est un métier que je découvre mais qui ne m’empêche pas de conserver ce lien que j’ai avec la clientèle.

Certains nous suivent depuis le tout début, depuis Chez Félix. Nous travaillons avec des fournisseurs fidèles qui nous font confiance depuis des années. Nous voulons continuer à recevoir les anciens comme les nouveaux clients avec l’humilité et la bienveillance qui sont les nôtres.

*L’épicerie Chez Barbé est située 60 avenue Carnot à Narbonne.

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