“Infatigable”, “moderne”, “expérimenté”, les adjectifs ont plu ce vendredi matin alors que Jean-Michel Etcheverry revêtait officiellement la robe rouge et l’hermine pour prendre la présidence de la Cour d’appel de Montpellier, dont dépend l’Aude.
Devant lui, les personnalités du monde politique, judiciaire, économique et social étaient présentes pour saluer l’homme de loi, à la réputation bien établie, qui prend en main la 7ᵉ Cour d’Appel du pays.
Surnommé “l’Infatigable” par le procureur général Jean-Marie Beney, Jean-Michel Etcheverry a un parcours éloquent. Ancien président du tribunal de grande instance de Roanne et juge au tribunal judiciaire d’Auxerre, il a également occupé des postes stratégiques au ministère de la Justice, notamment comme directeur du projet du futur tribunal de Paris et inspecteur général de la justice. Fort d’une carrière “marquée par la modernisation et la réforme”, il arrive à Montpellier dans “un contexte d’inquiétude réelle” mais “porteur d’espoir”.
“Il reste encore beaucoup à faire”
L’arrivée de Jean-Michel Etcheverry se fait dans “une période tendue” au sein de l’appareil judiciaire. Bien qu’il ait salué les progrès réalisés ces derniers mois – notamment “grâce à une meilleure gestion des procédures d’urgence” – le nouveau président de la Cour reste lucide, conscient “qu’il reste encore beaucoup à faire.”
L’un des enjeux de son mandat sera de renforcer les ressources humaines et de diminuer la pression sur les équipes. Car si des avancées ont été réalisées, “avec une légère amélioration du taux de couverture des postes de magistrats”, le chemin reste long. Les délais de traitement des affaires et les postes vacants demeurent des points critiques, sur lesquels le nouveau président entend agir “rapidement et efficacement”.
Car aujourd’hui, les professionnels, magistrats comme greffiers, peinent sous le poids d’un surnombre d’affaires et d’un sous-effectif chronique. Ces difficultés, dénoncées depuis de longs mois, ont mis en lumière l’épuisement d’un personnel dévoué, mais à bout de souffle. Dès son installation, il a tenu à apporter son soutien aux greffiers, reconnaissant leurs revendications et leur travail essentiel dans un système sous tension.
Vers une amélioration continue
Après avoir rendu hommage au personnel judiciaire, reconnaissant leur engagement et leurs efforts constants dans un contexte éprouvant, Jean-Michel Echeverry a annoncé qu’il travaillerait “avec et pour eux sur la réduction des délais, l’amélioration de l’organisation, ainsi que l’accessibilité et l’humanisation de la justice”.
Et pour mieux connaître les failles de ce système fragilisé et prendre en compte les nouveaux besoins des justiciables, l’homme de loi a évoqué l’idée d’une sorte d’audit complet, qu’il souhaite continu. Au-delà du diagnostic, c’est un dialogue direct qu’il souhaite initier avec les citoyens pour alimenter la réflexion sur les réformes nécessaires. Avec comme cap directionnel, l’évolution de la justice dans une relation plus étroite avec les citoyens.
Louise Brahiti
Photo : Jean-Michel Etcheverry, président de la Cour d’Appel de Montpellier © L. B. / L’Echo du Languedoc.