Les shows son et lumière de l’Audois Christian Salès enchantent les monuments de la région

access_time Publié le 07/06/2025.

Jusqu’au vendredi 29 août 2025, le Moulin des Évêques d’Agde, le Château Laurens et ses jardins se métamorphosent à la tombée de la nuit pour accueillir un spectacle immersif de son et lumière, signé Christian Salès et son groupe OC.

À partir de ce vendredi 6 juin 2025, le parvis du Moulin des Évêques à Agde se transforme chaque soir en scène féérique avec le spectacle immersif « Voyage dans l’univers de l’Art Nouveau » , une création monumentale qui fait dialoguer art, technologie et mémoire.

Compositeur à la fois visuel et sonore, Christian Salès est le fondateur du groupe OC et de la société CS Prod – Architectes des imaginaires, spécialisée dans les spectacles son et lumière, vidéomapping et parcours lumineux immersifs dédiés à la valorisation du patrimoine. De Béziers à Narbonne, de Montpellier à la Belgique, chaque projet de CS Prod fait le pari de l’émotion collective en sublimant l’histoire des lieux et des hommes.

Le patrimoine en lumière

À Agde, c’est le Château Laurens, joyau de l’Art nouveau et symbole d’une destinée hors norme, qui est mis à l’honneur. Jusqu’au 29 août 2025, les spectateurs sont invités à vivre un moment suspendu entre poésie visuelle, musique originale et narration captivante.

Christian Salès revient sur la philosophie qui guide son travail, les défis techniques relevés pour ce projet, et l’attachement profond qu’il porte à sa terre languedocienne.

Quelle est la philosophie qui guide votre travail ?

Christian Salès : je cherche à partager, avec le plus grand nombre, ma passion pour l’art, pour la musique, pour tout ce qui fait du bien, ce qui aide les gens à avancer, à vivre, à se sentir bien. Je m’exprime à travers la musique, les images, la narration. Aujourd’hui, avec les dispositifs technologiques à notre disposition, les frontières entre le son, l’image et le récit se sont estompées. J’utilise donc pleinement la technologie au service de mon art, pour transmettre cette passion.

Pouvez-vous nous en dire plus sur vous ?

J’ai fondé le groupe OC en 1999. On a obtenu un disque d’or, fait de nombreux concerts et spectacles en France et à l’étranger. Ensuite, j’ai réalisé des documentaires pour la télévision. Puis, grâce à la Fête des Lumières de Lyon, je me suis peu à peu passionné pour le spectacle vidéo, le vidéo mapping. Même si, depuis dix ans, on réalisait déjà de grands spectacles à la cité de Carcassonne, dans le Grand Théâtre de la cité ou ailleurs, en utilisant beaucoup de technologies. Mais là, c’est devenu une vraie passion, au point d’en faire une spécialité. Aujourd’hui, j’aime travailler dans des lieux d’exception, accessibles au plus grand nombre. C’est essentiel pour moi de m’adresser à un public large, tout en proposant un discours et un contenu de qualité. Je cherche toujours à élever la qualité de mes projets.

« Je n’hésite pas à composer la musique originale »

Christian Salès

Le projet d’Agde correspond donc à cette vision ?

Oui, c’est un site capable d’accueillir un large public, même s’il n’a jamais été exploité auparavant. Même si aujourd’hui personne ne s’y rend encore, tout est réuni pour y accueillir des familles, enfants, parents, grands-parents, autour d’un même spectacle, partagé debout, ensemble. Et raconter des histoires, aujourd’hui, c’est fondamental. Prendre le temps de s’arrêter, de se poser, d’écouter une belle histoire… Ici, une histoire agathoise. Je pense que les habitants d’Agde seront touchés, car c’est une histoire à la fois proche et méconnue. Et puis, c’est une destinée humaine, émouvante. On pourrait tous être à la place d’Emmanuel Laurens. Il devient milliardaire du jour au lendemain et peut alors réaliser ses rêves. Il achète deux yachts à Barcelone, part en croisière autour de la Méditerranée, se passionne pour l’Antiquité, passe du temps en Égypte, en Grèce, en Inde. Et à son retour, il rapporte des objets, mais surtout des rêves. Et tous ces rêves, il les concrétise dans une œuvre : le Château Laurens, avec ses magnifiques décorations, ses formes et structures qui nous ont inspirés pour la création du spectacle.

Son et lumière, mais surtout le son. Est-ce que votre parcours musical influence la conception de ces spectacles immersifs ?

Le son est la base de tout dans mes spectacles. Je commence toujours par créer la bande son avant même l’image, car je suis convaincu que la bande-son représente 70 % de l’émotion ressentie. C’est pourquoi je n’hésite pas à composer de la musique originale, sur mesure. C’est un peu ma signature.

Il y a une forme de narration dans le son ? C’est un travail d’architecte de l’imaginaire ?

On touche à l’humain, à l’émotion. Et ça, l’intelligence artificielle ne le comprend pas encore. Elle ne sait pas ressentir. Même si on utilise l’IA pour certaines technologies, la narration respecte toujours les courbes de dramaturgie de l’antiquité grecque. On raconte comme on l’a toujours fait, depuis la préhistoire, autour du feu. Il y a une part d’intuition, de ressenti, qui ne s’explique pas. Et c’est ce niveau-là que l’on vise.

« Chaque arbre, chaque faisceau lumineux sert l’émotion »

Christian Salès

Vos spectacles mettent en valeur des villes comme Avignon, Montpellier, Béziers, Narbonne… Ici, avec le Moulin des Évêques et le Château Laurens, que pensez-vous de ce site ?

Pour moi, c’est un lieu emblématique, un site majeur du sud de la France. Et pas seulement le Château Laurens, mais l’ensemble, le château, son parc exceptionnel, l’Hérault avec sa pansière où se rencontrent eau salée et eau douce, c’est rare, un paradis pour les pêcheurs. Et de l’autre côté, nous avons cette ancienne usine de sardines, avec sa cheminée, dans un bâtiment où ont dormi trois rois : Charles IX, Henri III, Henri IV. C’est aussi la promenade le long de l’Hérault avec la silhouette du clocher de la cathédrale. On est sur un site exceptionnel. Cet été, on va aussi travailler à Carnac, sur les alignements inscrits à l’Unesco. On va faire un spectacle colossal à la falaise de Cassis, et en ce moment, six de nos spectacles tournent en Belgique. On essaie de choisir uniquement des sites de classe internationale.

Concernant Agde, quels défis avez-vous rencontrés pour concevoir Voyage dans l’univers de l’Art Nouveau ?

Beaucoup de défis. C’est un site « vierge », il n’y avait rien. Il a fallu tout installer dans les règles de l’art pour que ce soit fiable pendant trois mois, sans câbles visibles. Un vrai défi. On doit gérer l’humidité, on est très près du fleuve. Le sel, le vent venant de la mer, la chaleur dans la verrière ou il peut faire 50°C… Il faut que la climatisation tienne, que tout fonctionne. L’installation est très technique, il faut trouver les bons passages pour les câbles, les gaines, s’assurer que tout le réseau HF tienne dans le temps. C’est une vraie prouesse. On a cherché à exploiter au maximum les qualités du lieu.

On parle de mapping, de son, de lumière, et aussi de pyrotechnie ?

Oui, chaque vendredi, il y aura une version pyrotechnique du spectacle. Ce vendredi, avec le niveau de l’Hérault très élevé, les tirs se feront en face, puis vers la pansière. Tout est synchronisé grâce à un système conçu par Sylvain Jiménez, un Agathois. Le spectacle, je l’ai co-écrit avec Michel Piquemal, auteur jeunesse bien connu, qui vit à Béziers. Nous avons toute une équipe. Guilhem Salès, mon fils, dirige la technique, l’installation, programmation lumière… On a fait un gros travail pour que chaque arbre, chaque faisceau lumineux serve l’émotion.

Avez-vous d’autres projets à venir dans le Languedoc ? Vous avez même créé une maison d’édition consacrée à cette culture.

Je reçois des propositions tous les jours, et je suis souvent obligé de décliner, je ne peux pas tout faire. Cet été, nous avons sept gros spectacles en préparation. Mais le Languedoc reste ma priorité. J’en suis originaire, il est dans mon cœur, même si je vais souvent à Paris ou ailleurs. Je suis toujours partant, à condition qu’il y ait des porteurs de projets sérieux, avec des valeurs fortes à partager.

Propos recueillis par Élodie Greffin

Photo : Christian Salès, créateur audois de spectacles son et lumière époustouflants. ©HT

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