Les mésaventures d’Olivier Bonnes, rescapé Covid qui revient de loin

access_time Publié le 07/09/2021.

Olivier Bonnes, joueur narbonnais professionnel de football, revient avec nous sur son hospitalisation de près d’un mois en Thaïlande. Un témoignage poignant de ce qu’a vécu là-bas le jeune homme de 31 ans, jusqu’à son rapatriement d’urgence en vol sanitaire.

Nous avions laissé Olivier « Olive » lors de la création de son entreprise de développement footballistique Bon Dia, avec son partenaire Bastien Diaz, c’était il y a quelques mois de cela. A l’époque, l’avenir semblait prometteur pour celui qui devait partir dans la foulée en Thaïlande, pour y signer son contrat professionnel dans le club de Nonthaburi, en banlieue de la capitale Bangkok.

Mais aujourd’hui, la situation a bien évolué. Toujours sous traitement à l’heure actuelle, Olivier Bonnes ne sait pas s’il pourra continuer sa carrière. « Je vais essayer de me préparer pour être prêt en janvier, confie le Narbonnais, en espérant pouvoir reprendre. Là, mon contrat a été résilié, et je verrai comment ça évolue du côté de ma condition physique ».

Comment en est-on arrivé là ? La réponse tient en quelques mots, une infection à la Covid-19, et une « hospitalisation » – dont les conditions font froid dans le dos – sur une île thaïlandaise. Encore aujourd’hui, Olivier Bonnes, ému, a du mal à réaliser : « J’ai vraiment l’impression d’être revenu de très loin, j’ai été mal, vraiment très mal… ».

Un mois interminable, du rêve au cauchemar

Les péripéties commencent sur l’île de Ko Samui, une île du Golfe de Thaïlande où l’équipe d’Olivier était en préparation. Mais ce qui, sur le papier, aurait pu s’avérer attrayant, va vite mal tourner. Ainsi, dès le 28 juillet, le Narbonnais est testé positif à la Covid-19. Commence alors le début d’un long calvaire, pour celui qui ne sait pas encore que le pire est à venir.

Il faut dire qu’Olivier, parti en Thaïlande début juillet, n’avait encore pu se faire vacciner. « Je suis largement favorable au vaccin pourtant, précise-t-il, mais dans la précipitation, je pensais le faire plus tard ».

Hospitalisé, le joueur sera enfermé dans des conditions spartiates avec une dizaine d’autres malades. « J’avais du mal à y croire, on était dans une grande pièce, beaucoup étaient alités. Je disposais moi-même d’un lit car j’avais contracté une forme très sévère. Je me sentais très faible. Une salle avec toilettes et douches communes, enfermé avec d’autres malades. »

Olivier continue son récit, qui empire avec son état : « Mais tout ça encore, ce n’est pas très grave. On peut comprendre vu la situation. En revanche, là où c’est problématique, c’est que pendant plus de trois semaines d’hospitalisation, je n’ai pas vu un seul médecin… ».

Une situation surréaliste et pourtant bien concrète : « La vérité, c’est que les médecins avaient très peur de la Covid, donc ils ont « parqué » les malades comme si c’était des pestiférés. Grâce à mon club, qui m’a beaucoup soutenu, j’ai pu obtenir une chambre individuelle au bout de deux jours. Mais ç’a été les deux jours les plus longs de ma vie. Je n’ai pas pu dormir dans ces conditions, en plus de mon état. »

Les chariots servant à transporter les malades, photo prise par Olivier lui-même.

Et un état qui ne va pas aller en s’améliorant. « Je commençais à ressentir des douleurs aux côtes, le seul traitement que l’on me donnait c’était de la morphine, mais lorsqu’il n’y en avait plus les douleurs redoublaient d’intensité. Heureusement je suis resté en contact avec mes proches et mes amis, qui me soutenaient moralement. »

Et c’est d’un proche que va venir le salut d’Olivier, plus mal en point que jamais. Alors en contact avec Djamila Ferdjani, éminent médecin au Niger, cette dernière va établir un diagnostic qui va permettre à Olivier de mettre des mots sur les maux. Et le verdict sera sans appel, nous sommes alors le 11 août, Olivier souffre d’une embolie pulmonaire aigüe. Sous pression du club, le Narbonnais pourra enfin accéder à un scanner, qui confirmera le diagnostic de sa « tata » en Afrique.

Alors mis sous traitement, l’état d’Olivier va quelque peu s’améliorer, mais pas pour longtemps. En effet, quatre jours plus tard le 15 août, le Narbonnais fait une rechute et connaît sa seconde embolie. « Je me sentais vraiment mal, physiquement mais aussi moralement, j’ai laissé des messages que quand je les réécoute maintenant, ça me fait peur. »

« J’ai eu envie d’en finir… »

« J’étais au bout du bout… Ils m’ont enfin donné des antibiotiques, de l’oxygène, des anticoagulants… Je me battais avec leur service médical qui nous traitait comme du bétail. Pour eux, j’avais des problèmes au coeur, ils étaient complètement à côté de la plaque. »

40 de fièvre, difficultés respiratoires, douleurs dans tout le corps, Olivier parvient tant bien que mal à garder le moral malgré son état, grâce à ses proches. « Je ne vais pas mentir, je souffrais le martyr, la morphine toutes les quatre heures ne faisait plus effet, je hurlais de douleur. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, dans ces moments, c’est terrible à dire mais j’ai eu envie d’en finir. »

Si son état se stabilise, le temps passe et Olivier se retrouve toujours bloqué dans cet hôpital. Face à la gravité de cette situation, la mobilisation de plusieurs éléments va alors permettre – enfin – d’envisager un rapatriement : « Des anciens amis du FC Nantes ont contacté l’UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels, ndlr), la fédération nigérienne ainsi que le sélectionneur Jean-Michel Cavalli, ma famille, mes amis, tous ont fait des pieds et des mains pour je puisse enfin rentrer ».

Il faudra ainsi patienter jusqu’au 31 août pour voir Olivier parvenir à regagner la France. Un vol sanitaire qui le rapatriera sur Toulouse, où le jeune Narbonnais pourra enfin recevoir des soins adéquats. « Les médecins m’ont dit que le fait d’être sportif m’avait sûrement permis d’éviter le coma. C’est difficile à dire mais c’est pas passé loin. »

Toujours sous traitement anticoagulant aujourd’hui, Olivier reste faible. « Je suis essoufflé de suite dès que je fais le moindre effort. J’essaie de ressortir et de m’occuper avec Bastien de Bon Dia. On continue à dispenser des séances de perfectionnement. Cela me permet de me changer les idées et reprendre un peu du poil de la bête. »

Olivier a retrouvé son compère Bastien et continue de dispenser des cours dans sa voie vers la guérison.

Ainsi, Olivier réalise aujourd’hui avoir frôlé le drame. Pour conclure, s’il ne veut pas être un « donneur de leçon », il tient quand même à faire passer un message, en particulier en cette période de rentrée scolaire : « Déjà un grand merci à tous ceux qui m’ont soutenu et qui m’ont permis de rentrer. Heureusement qu’ils étaient là, sans eux je ne sais pas ce qu’il serait arrivé. »

« Puis j’ai pu réaliser à quel point la Covid ce n’était pas quelque chose d’anodin. Il ne faut pas plaisanter avec ça, on travaille avec des jeunes, faites vraiment attention à vous et à vos proches, parfois on ne réalise pas jusqu’à ce que ça nous arrive. »

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