Des éleveurs audois se sont retrouvés, ce mercredi 8 octobre, à la salle des fêtes de Fabrezan pour évoquer différentes pistes de renouveau pour la filière.
Mercredi 8 octobre, de nombreux éleveurs se sont retrouvés dans la salle des fêtes de Fabrezan. À l’invitation du Syndicat des éleveurs (Selpa) et de la chambre d’agriculture, ils ont échangé « sur la place et le rôle du pastoralisme dans les secteurs sensibles aux incendies ». Un rendez-vous qui s’est imposé au sortir du méga-feu des Corbières de cet été 2025 qui a légitimement remis plusieurs questions au centre des discussions telles que la déprise agricole ou le retour d’un pastoralisme structuré.
Si Thimoléon Resneau, président du Selpa, et Ludovic Roux, président de la chambre d’agriculture de l’Aude, ont glissé quelques mots liminaires, le but de la rencontre était avant tout de laisser la parole aux éleveurs pour faire remonter leurs idées, leurs besoins, leurs problématiques. « Ce feu n’est malheureusement qu’une mise en lumière d’une problématique vieille de 40 ans. La déprise, c’est un constat d’échec où nous avons tous une part de responsabilité. Aujourd’hui, il ne faut plus qu’on soit dans l’incantation trop longtemps. C’est très bien de parler de pastoralisme mais maintenant que fait-on concrètement ? Et les solutions, elles doivent venir du terrain donc vous avez totalement la parole », a introduit Ludovic Roux.
Les baux et l’abreuvement débattus
Les échanges se sont articulés autour de témoignages et de propositions concrètes. Avec des sujets majeurs comme l’accès au foncier pastoral et à sa structuration, le rôle central des maires et des communes, les liens à renforcer avec les acteurs forestiers. Les problématiques liées au foncier sont peut-être les exemples qui illustrent à la perfection l’écart entre les souhaits et leur concrétisation. Car si le retour du pastoralisme est appelé par beaucoup, les obstacles sur le terrain sont nombreux. À commencer par l’accord de baux toujours perçus comme délicat surtout par les particuliers mais aussi par les communes et engageant pour les agriculteurs. Des regroupements d’éleveurs pourraient alors être une solution rassurante pour les uns et pérenne pour les autres. Une des pistes avancées et débattues mercredi soir à Fabrezan.
La sécheresse et l’abreuvement ont aussi occupé une partie des débats. La question de l’eau, comme pour la viticulture, demeure un enjeu majeur pour l’arc méditerranéen en général et les Corbières en particuliers. En guise de conclusion, l’assemblée a retenue que « l’avenir de nos territoires méditerranéens se fera avec ceux qui y vivent. Il est urgent de faire reconnaître nos spécificités ».
Une synthèse des propositions retenues sera portée à tous les échelons et partenaires, notamment dans le cadre des réflexions sur la reconstruction des Corbières après les terribles feux menées par le préfet de l’Aude, le Département de l’Aude, la Région.
Arnaud Gauthier
Photo : la salle des fêtes de Fabrezan a accueilli ces premiers échanges post-incendie, mercredi 8 octobre. ©CA 11