Le cheval de trait, l’ami écolo avec l’association Calèche d’Aude

access_time Publié le 20/11/2020.

Grâce au budget participatif lancé par le Département, l’association Calèches d’Aude, basée à Saint-Pierre/mer, va pouvoir mener à bien son projet de récolte des déchets sur les plages avec des chevaux de trait. Son président Philippe Bonvarlet nous raconte l’évolution de l’activité.

Comment (et quand) est née l’association Calèches d’Aude ?
L’association est née il y a une dizaine d’années, après la lecture d’un article sur l’effondrement des populations des neuf races des chevaux de trait. Il n’est pas dû au coût d’achat d’un cheval mais à celui de l’entretien. Vous avez peut-être une idée avec votre chat ou votre chien, alors imaginez les côuts pour un animal approchant la tonne. Nous avons donc décidé de contribuer via «Calèches d’Aude» à promouvoir le cheval de trait par toutes les activités directes ou indirectes.

C’est une histoire de famille en fait ?
Je suis détenteur des «gênes «familiaux d’amour du cheval depuis que mon parrain me posa sur un «trait du Nord» (une des neuf races de trait) à l’âge de 2 ans. Ainsi je contribue par tous les moyens personnels à promouvoir le cheval de trait avec l’espoir que Calèches d’Aude puisse être autonome un jour car nous ne sommes pas éternels. Cette année «Covid» engendre la suppression de toutes les activités et du stress avec les mutilateurs de chevaux qui sévissent sur le territoire.

Faut-il réhabiliter l’image des chevaux de trait ?
Grâce à une prise de conscience du citoyen, une production agricole «plus verte», les avantages du cheval dans les vignes par exemple, génèrent une réhabilitation du cheval de trait. J’ajouterai que c’est un véritable bonheur de refaire les vendanges comme il y a un siècle.

«Gérer la pyramide des âges»

En quoi les balades en calèches sont-elles indispensables à la survie de ces animaux ?
Les balades en calèches sont une des nombreuses activités qui contribuent à maintenir les cheptels. Quand mes chevaux me voient arriver avec une calèche en vue d’une promenade, c’est la bousculade au portail pour être de ceux qui pourront sortir pour la balade…

Combien en avez-vous ?
Nous avons une population qui est montée à cinq avant d’être réduite à deux Comtois pour être en adéquation avec nos capacités financières. Deux exemples : un trait bois cent litres d’eau par jour l’été et les fers d’un cheval sont remplacés tous les soixante jours et c’est équivalent à l’achat mensuel d’une paire de chaussures de marque. Nous sommes actuellement en étude d’acquisition de deux pouliches dans le cadre d’une gestion de la pyramide des âges.

Quel est le ressenti des promeneurs une fois les balades achevées ?

L’unanimité est quasi-permanente. «Quel bonheur», peut-on entendre. Je me souviens de la réflexion d’une passagère : «entendre le claquement des fers des chevaux sur le goudron équivaut à un Léxomil !»

Qu’est-ce que l’hippomobile ?
L’hippomobile concerne tous les véhicules tractés par les équins.

Votre projet fait la part belle au développement durable ?
Calèche d’Aude est reconnue «développement durable». Notre action sur la plage remplace une activité motorisée par le cheval. Nos chevaux génèrent le bonheur des enfants. Ils nous attendent le lendemain d’une première rencontre avec des carottes ou pommes …

«Le respect de notre éthique»

Le vote du Département va-t-il vous permettre de mener à bien votre idée ?
Il est indéniable que sans le budget participatif Calèches d’Aude n’avait pas les moyens d’acquérir du matériel spécifique pour une circulation dans le sable mou. Le moindre véhicule coûte le prix d’une automobile…

Quel retour avez-vous des mairies concernées sur le littoral ?
Plusieurs communes nous sollicitent pour des projets avec les chevaux.
Cela traduit une prise de conscience de l’image générée par nos «gros cœurs» .

Mais nous privilégions la réduction des déplacements pour ne pas impacter notre empreinte carbone ainsi que le respect de notre éthique de collaboration avec les chevaux malgré parfois des «ponts d’or» annoncés.

On verra des chevaux de trait sur les plages l’été prochain ?
Le projet est bouclé à 90%. Nous croisons les doigts mais je pense qu’au printemps, vous pourrez semer des carottes pour cet été…

Illustration © Leonid Andronov.
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