Le canal du Midi ferme ses écluses pour garantir les usages prioritaires de l’eau

access_time Publié le 03/11/2025.

Depuis ce lundi 3 novembre, les écluses du canal du Midi sont fermées. Une décision de Voies navigables de France (VNF) motivée par un niveau d’eau préoccupant de l’Aude, principal fournisseur du canal. Objectif : préserver la ressource pour les usages essentiels, de l’irrigation à l’eau potable.

Les écluses du canal du Midi sont fermées. Finies les longues croisières au fil de l’eau où le temps est suspendu et s’écoule au rythme apaisant du franchissement de ces ouvrages d’art. Si les bateaux peuvent toujours faire des ronds dans l’eau entre deux écluses, leur passage est fermé depuis ce lundi 3 novembre. Décision prise par Voies navigables de France (VNF), en concertation avec les préfectures de l’Aude, de la Haute-Garonne et de l’Hérault. Comme chaque année après le dernier dimanche des vacances de la Toussaint, VNF stoppe l’ouverture permanente des écluses. Mais cette fois, les ouvertures ponctuelles, à la demande, sont aussi mises en quarantaine. En toile de fond, un débit de l’Aude trop faible pour garantir les missions premières du canal : irrigation, abreuvement des animaux, alimentation en eau potable.

La baisse saison commence après le dernier dimanche des vacances de la Toussaint

« À partir de ce lundi 3 novembre, on passe sur ce qui s’appelle la basse saison de navigation. Comme il y a beaucoup moins de bateaux, on demande en règle générale aux usagers de nous informer en amont, la veille de leur passage, pour ouvrir une écluse. Cette année, on a des volumes d’eau qui sont très limités pour tenir jusqu’au mois de janvier et le début de la grosse période de travaux, donc on ferme complètement les écluses », explique Jean Niquet, chef de service Sud Ouest chez VNF.

En cause, un débit de l’Aude inquiétant depuis plus de trois mois. Or, c’est ce fleuve qui est le pourvoyeur N.1 en eau du canal du Midi. Les barrages-réservoirs ne représentant que 15 % de l’alimentation. Et si le canal est souvent associé à la plaisance et aux péniches, son rôle dépasse largement le tourisme. Il alimente tout un réseau vital : terres agricoles, abreuvoirs et captages pour l’eau potable. Pour garantir ces services jusqu’à la fin de l’hiver, VNF a donc choisi de fermer les écluses. Leur principe, qui demande de vider puis de remplir le bassin à chaque passage, étant très gourmand en eau.

Une mesure calée sur l’activité des professionnels du tourisme

La mesure n’inquiète pas les professionnels de la navigation, déjà en pause avec l’arrivée de la basse saison. Le mois de novembre compte en général 15 fois moins de bateaux comparé à octobre. « Nous terminons toujours notre activité au 31 octobre, explique-t-on du côté de Locaboat Holidays à Bram. C’est une bonne chose de préserver la ressource en fermant les passages d’écluses à la demande. »

« On entend des polémiques sur cette fermeture mais pour nous cela est normal. On arrête tous les ans notre activité fin octobre pour la reprendre en mi-mars donc ça ne change pas grand-chose, peut-être si on doit déplacer des bateaux… et encore », confirme-t-on depuis le Saint-Roch, bateau-mouche de 48 passagers amarré à Castelnaudary.

« On dépend de la ressource en eau »

Les professionnels impactés sont les grands croisiéristes ou les convoyeurs de voiliers qui préfèrent le canal du Midi au détroit de Gibraltar pour relier Atlantique et Méditerranée. Anecdotique pour VNF qui a surtout pris le soin de travailler bien en amont de cette mesure avec les différentes parties prenantes. « L’impact est tout relatif pour les professionnels. Je ne peux pas dire qu’il est nul, mais il est assez faible. Par ailleurs, il peut y avoir quelques particuliers concernés aussi. Vendredi, j’ai croisé un Hollandais qui avait prévu de naviguer cette semaine pour aller plus vers Béziers. Il a dû s’arrêter à Castelnaudary parce qu’on fermait les écluses. La contrainte est minime. VNF gère 6 700 km de canaux et rivières navigables en France. Les taux de fermeture sont très faibles. Néanmoins, on dépend de la ressource en eau, donc il arrive qu’on soit contraint de fermer des portions de canaux pour garantir tous les usages de l’eau », conclut Jean Niquet.

Une circulation de l’eau est toujours évidemment maintenue pendant cette période que ce soit par les ouvertures – les vantelles – des portes ou par les mini-canaux contournant les écluses, les dérivations. Si les conditions le permettent, l’activité devrait reprendre normalement en mars.

Arnaud Gauthier
Photo : l’activité touristique sur le canal du Midi est en période creuse avec l’arrivée du mois de novembre. Sur la Côte du Midi comme sur tout l’itinéraire du canal. ©Céline Deschamps x OT Côte du Midi

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