Le nouveau plan Orsec a été signé par le préfet de l’Aude ce lundi 29 septembre au centre de secours de Carcassonne.
Lundi 29 septembre, en milieu d’après-midi, le préfet de l’Aude, Alain Bucquet, s’est rendu au centre de secours de Carcassonne pour présenter et signer le nouveau plan Orsec (Organisation de la réponse de sécurité civile). Un document qui guide l’action collective, de la commune à l’État, en cas d’inondation à chaque étape, de l’anticipation jusqu’au retour à la normale en passant bien évidemment par la gestion de crise. « Il n’y a pas une crise qui ressemble à une autre, mais il y a quand même des fondamentaux. Le rôle de ce document, c’est de reprendre ces fondamentaux et d’organiser, de savoir qui fait quoi. Voilà pourquoi on a travaillé sur cette cellule d’anticipation », a expliqué en préambule le préfet.
2018 dans toutes les mémoires
« Tout est basé sur l’anticipation. Je préfère anticiper et éviter que des personnes prennent des risques plutôt que de devoir faire face à des drames », Alain Bucquet a résumé ainsi la philosophie qui prévaut à l’organisation du nouveau plan Orsec, établi pour conduire la chaîne de secours en cas d’inondation. Éric Menassi rejoindra le représentant de l’État en rappelant « anticiper, c’est prévoir et prévoir, c’est réussir. Donc ce document répond aussi à ce principe de toujours mieux connaître les risques, mieux connaître les acteurs pour toujours anticiper davantage ». Et le président du Syndicat mixte des milieux aquatiques et des rivières de l’Aude (Smmar) sait de quoi il parle puisqu’il est également maire de Trèbes. Une commune qui a subi de plein fouet un épisode d’inondation dramatique en octobre 2018, comme plus de 200 communes du département et que chaque Audois a en mémoire. « Être confronté à une crise, ce n’est pas rien. Ce n’est pas anodin. Le réchauffement climatique, ce n’est pas une opinion, c’est un fait scientifique que chacun doit avoir en tête pour anticiper le risque. Le citoyen aussi doit être acteur de la prévention », poursuit le président du Smmar, syndicat qui effectue aussi des campagnes de sensibilisation auprès des enfants dans les écoles de l’Aude.
Apprendre la culture du risque aussi chez les citoyens
« La culture du risque effectivement doit se diffuser chez les citoyens et la pédagogie de l’enfant comporte de nombreux avantages. A court terme, elle est très efficace car les enfants assimilent très vite les enjeux et savent relayer le message auprès de leurs parents. Et dans une approche à plus long terme, les enfants d’aujourd’hui seront les citoyens de demain. Donc tout ce qu’ils intègrent à présent servira pour le futur », a rappelé le préfet qui souligne aussi que « 80% des décès lors d’un épisode d’inondation touche des personnes qui prennent trois risques : utiliser la voiture, aller voir par curiosité l’état des cours d’eau et descendre dans une cave. Trois comportements à proscrire. »
Tout en présentant le nouveau plan Orsec, l’ensemble des interlocuteurs a rappelé, malgré les prévisions de plus en plus précises de Météo France, la difficulté de prévoir ces évènements par définition violents et localisés, sans écarter la possibilité de sur-anticiper des événements climatiques finalement mineurs : « Quand on se demande si on doit mettre en place une alerte, c’est bien qu’il y a un danger potentiel. Se poser la question, c’est donc y répondre. Bien sûr que nous préférerons toujours anticiper plutôt que mettre en danger », conclura le préfet.
Arnaud Gauthier
Photo : le préfet du Gard, Alain Bucquet entouré de Christian Raynaud, président du Sdis et d’Eric Menassi, président du Smmar. ©A.G.
