De retour d’une compétition à Chicago, le sportif de Canet-d’Aude raconte son étonnant quotidien. Entre entraînements et travail viticole, le cinquantenaire vit à un rythme effréné.
Florent Nélain a 53 ans. Viticulteur à Canet-d’Aude, il pratique l’hyrox depuis un an et demi. Cette discipline venue d’Allemagne mélange la course à pied et le cross-fit. Un sport qui demande une grande rigueur et une importante condition physique, pas toujours facile à accorder avec son métier. Surtout lorsque l’on doit s’absenter plusieurs jours pour s’aligner sur une compétition. Dernièrement, Florent a ainsi dû laisser sa vigne pour participer aux championnats du monde d’hyrox à Chicago. Quatre jours durant lesquels il a pu faire ses preuves et se dépasser.
« J’ai rapidement senti que je pourrais être bon »
« J’ai découvert cette pratique il y a un an et demi à la salle de sport, et j’ai rapidement senti que je pourrais être bon », explique l’athlète qui, en parallèle de sa vie sportive, travaille tous les jours dans ses vignes. Installé depuis 2013, il cultive et prend soin de dix hectares de vigne en bio. Et comme, ce programme n’était pas assez chargé, Florent s’est aussi lancé dans la bière. « Entre le sport, la vigne et la brasserie, j’ai des journées bien chargées, confie l’hyperactif avant de détailler son programme. Actuellement avec les fortes chaleurs, je me lève à 5h du matin et je pars courir. Je travaille ensuite dans les vignes. À midi, je file à un entraînement à la box (salle d’entraînement, NDLR) puis, souvent, je mange rapidement dans la voiture avant de retourner travailler. » Il termine sa journée en allant courir ou par un nouvel entraînement. Sportif !
« Travailler dans les vignes me permet une souplesse dans mon emploi du temps. On ne roule pas sur l’or mais cette liberté n’a pas de prix. Vraiment. J’encourage d’ailleurs mon fils à poursuivre dans cette voie. Car si on fait attention, on s’en sort quand même », glisse le viticulteur.
Sport, vigne et famille, le difficile équilibre
« J’ai une femme et deux enfants, il faut que je fasse attention aussi à la vie de famille. Mais contrairement à l’ultra-trail que je pratiquais beaucoup avant, les compétitions ne s’étalent pas sur 24 h ou 48 h en hyrox. On peut donc partir en famille et après la compétition visiter la ville ensemble et en profiter« , reconnaît Florent qui est parti à Chicago avec sa compagne et tente d’accorder son travail, sa passion et sa vie de famille.
D’autant que son emploi du temps ne s’arrête pas là. En bon ancien rugbyman, Florent Nélain encadre désormais la section féminine de Canet. « Le terrain est à côté, précise-t-il, j’y suis en trois minutes donc ça me convient bien. Et puis ça m’ajoute un défi supplémentaire, en tant qu’entraîneur c’est toujours une fierté de voir des jeunes avancer et réussir« .
Toujours plus de défis
Florent Nélain s’est lancé pour nouvel objectif de participer une nouvelle fois aux championnats du monde d’hyrox, mais en équipe mixte cette fois-ci. C’est par une annonce sur Facebook que le sportif a lancé sa recherche de coéquipière. « C’est encore un nouveau défi pour moi car l’approche des choses est complètement différente. Il faut que je trouve des personnes dans le même état d’esprit que moi et avec qui il y a une vraie cohésion pendant l’épreuve. »
Et quand on lui demande si tout ça, ce n’est pas un peu trop ? La réponse fuse : « C’est vrai que j’aimerais ne pas avoir besoin de dormir… Mais il assure veiller à ne pas dépasser les limites. « J’écoute mon corps, si j’ai mal quelque part, je ne force pas et j’arrête. Si on va dans les extrêmes, on risque les blessures et je ne peux pas me le permettre ».
Émilie Sogorb
Photo : Florent Nélain se sent libre dans ses vignes. ©A.G.