Hélène Sandragné a tenu une conférence de presse ce lundi 1er septembre. Sur la table : le financement des Sdis, le modèle économique du tourisme, de la viticulture, de l’aménagement. Des annonces conjointes avec la présidente de Région, Carole Delga, sont attendues dans le mois.
« Vous voulez connaître l’addition qui m’a été transmise par le Sdis (Service départemental de secours et d’incendie) pour les feux de l’été. C’est 1,5 M€. Pour nos seules dépenses. Je l’ai transmise au préfet à sa demande et j’espère qu’il la fera remonter à M. Retailleau. » En annonçant ce chiffre, la présidente du Département de l’Aude, Hélène Sandragné, veut illustrer « l’impossibilité à l’avenir pour les financeurs que nous sommes de faire face à l’augmentation exponentielle des budgets des Sdis. » C’est un des sujets qui ont animé la conférence de presse tenue par la présidente dans son bureau ce lundi 1er septembre. Tour d’horizon.
Les Sdis à bout de souffle, une lettre à Retailleau
Avec une enveloppe budgétaire de 36 M€, le Sdis de l’Aude compte comme principal financeur le département qui contribue à hauteur de 17 M€, majorés de 3 M€ dans un budget 2025 du Département pourtant soumis à fortes restrictions (30 M€ d’économie). « Le financement des Sdis doit être revu. Il repose aujourd’hui exclusivement sur les collectivités territoriales. Il faut réfléchir à une nouvelle répartition », lance la présidente qui a échangé à ce sujet lors de la visite express de Bruno Retailleau à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse le 6 août. Elle a en parallèle expédié un courrier au ministre de l’Intérieur pour « que le gouvernement nous précise ce qu’il compte faire concrètement ».
D’autant que le Département devra aussi sortir le carnet de chèque et engager « environ 500 000 € » pour reprendre le réseau routier impacté par les flammes.

L’appel aux touristes pour qu’il (re)viennent
Portée par l’agence départementale de tourisme, une campagne est diffusée à l’échelle nationale en déclinant le slogan « (re)venir, c’est soutenir ». « J’ai lancé cette sorte d’appel à la solidarité à tous les touristes : n’annulez pas vos vacances, et pour ceux qui souhaitent en prendre, venez chez nous ! Venir c’est nous soutenir. Mais venir, c’est aussi profiter de toutes les richesses patrimoniales de l’Aude. Certes 20 000 hectares sont partis en fumée depuis le début de l’été. C’est énorme, c’est trop. C’est un crève-cœur. Mais l’Aude, c’est 630 000 hectares de paysages magnifiques, de diversités géographiques, de beautés à couper le souffle. Les Corbières ne sont pas toutes atteintes et de nombreux lieux sont à découvrir ou redécouvrir », s’est enthousiasmée la présidente dans la peau de VRP N. 1 du département.
50 000 € pour les analyses viticoles
Dans l’urgence, le Département a débloqué une enveloppe de 50 000 € pour accompagner les viticulteurs devant passer par l’analyse du raisin afin de savoir si les fumées n’ont pas détérioré ses qualités gustatives. « Ces analyses représentent un coût non négligeable dont je mesure qu’il ne peut pas reposer seul sur la profession viticole ni entièrement sur la chambre d’agriculture. C’est pourquoi le Département contribue à hauteur de 50 000 € sous l’égide de la chambre d’agriculture », a détaillé Hélène Sandragné.
Des annonces avec Carole Delga, présidente de Région
Alors que le feu de Ribaute a débuté voilà près d’un mois, la présidente du Département veut se tourner vers l’après. Certes, il y a la solidarité à organiser dès à présent mais l’heure est également à la réflexion à moyens voire longs termes. Quelle politique d’aménagement, quel tourisme, quelle agriculture envisagés sur ces terres meurtries ? « Cet incendie est un désastre. Mais il doit aussi être un déclencheur d’actions à mener, de problématiques à cerner, d’orientations à prendre, promet la présidente avant de prévenir : « Nous avons là la preuve irréfutable que le changement climatique frappe de plein fouet notre département. Nous ne manquons ni d’idées ni de solutions pour relever les enjeux qui sont devant nous. Mais je veux le dire clairement : refaire ce qui existait hier en espérant que cela nous protège et nous serve de modèle est un leurre. »
Hélène Sandragné travaille avec la Région Occitanie et l’État pour porter, ensemble, « un plan cohérent ». Il sera dévoilé, avec Carole Delga, « d’ici la fin du mois de septembre ». Avec comme fil conducteur « permettre à l’existant de se reconstruire et aider ceux qui sont sur ce territoire à y vivre convenablement. »
Arnaud Gauthier
Photo principale : Hélène Sandragné, lors du point presse de ce lundi 1er septembre. ©A.G.