Face aux incendies, à une météo capricieuse et à un contexte économique tendu, la Côte du Midi tire un bilan estival positif grâce à la fidélité des visiteurs, la présence étrangère et la résilience de ses acteurs touristiques.
La saison estivale 2025 aura été marquée par les contrastes sur le territoire narbonnais de l’office de tourisme Côte du Midi. Si le vent, les incendies et deux semaines de canicule ont perturbé le cœur de l’été, les acteurs du tourisme peuvent se réjouir d’un bilan globalement stable. La destination a su compter sur la fidélité de ses clientèles françaises, le retour des visiteurs étrangers et une forte dynamique sur les ailes de saison, en juin et septembre.
Entre juillet et septembre, la fréquentation a enregistré une baisse limitée : -6 % de nuitées et -8 % de visites à la journée, selon l’observatoire Flux Vision. Les nuitées marchandes progressent toutefois de +2 % sur la saison, preuve de la solidité du tissu professionnel (source : G2A Consulting). Juin affiche même une hausse de +9 %, portée par les touristes étrangers.
Les campings en tête, les locations tiennent bon
Les campings demeurent les piliers de la stabilité : +8 % de fréquentation en juin et septembre, et +4 % en août, malgré un recul de 4 % en juillet. Les établissements les plus performants ont su réagir rapidement, misant sur des promotions et une communication ciblée.
Les locations de particuliers à particuliers (Airbnb, Leboncoin, etc.) enregistrent une progression de +6 % sur les ailes de saison, tandis que les hôtels et résidences de tourisme accusent une baisse moyenne de -6 %, compensée par un mois d’août plus stable.
Les touristes ont privilégié des hébergements permettant de cuisiner, signe d’un pouvoir d’achat sous tension. « Les Français hésitaient, calculatrice en main, tandis que les étrangers ont consommé avec moins de limites », résume un professionnel.
Des habitudes qui évoluent
Face à la hausse des coûts, les vacanciers ont raccourci leurs séjours, réservé à la dernière minute et choisi des destinations de proximité. Les terrasses se sont remplies surtout le soir, les restaurants ont ajusté leurs horaires et certaines activités ont connu un pic de fréquentation nocturne.
Côté fréquentation, les sites emblématiques conservent leur attractivité : la Réserve Africaine de Sigean ne recule que de 3 %, les balades en mer et la location de bateaux et de jets affichent de belles progressions, et l’Oulibo connaît une hausse à deux chiffres en août et septembre. À l’inverse, les sites patrimoniaux enregistrent un recul moyen de 15 %, les visiteurs privilégiant des expériences plus ludiques et conviviales.
Une restauration en mutation
Le poste “restauration” reste le plus impacté, mais certains tirent leur épingle du jeu : les établissements mettant en avant les produits frais et locaux affichent jusqu’à +10 % de croissance, tandis que snacking, tapas et formules légères séduisent par leur flexibilité. Bars et boulangeries s’imposent aussi comme lieux de convivialité tout au long de la journée.
Vers un tourisme plus agile et sélectif
Le bilan met en lumière quatre tendances de fond : séjours plus courts, réservations de dernière minute, planification numérique des activités et exigence renforcée sur le rapport qualité-prix. Les visiteurs dépensent moins, mais mieux — pour des prestations transparentes et de qualité.
Une saison d’adaptation réussie
Malgré les difficultés, la Côte du Midi démontre une fois encore sa résilience. Grâce à des acteurs mobilisés, une offre diversifiée et une clientèle fidèle, le territoire reste une destination authentique et attractive, prête à capitaliser sur la montée en puissance des ailes de saison et sur le retour des clientèles internationales.
A.G.
Photo : l’office de tourisme Côte du Midi a multiplié les initiatives cet été. ©A.G.
