Samedi 15 novembre, une vingtaine de mètres carrés du faux-plafond de la piscine du Palais du travail s’est brutalement effondrée. Aucun blessé n’est à déplorer. Un expert a été désigné en urgence. En attendant ses conclusions, les portes de l’édifice sont fermées, celles des rumeurs et polémiques, elles, se sont rapidement ouvertes.
Après la chute d’une partie du faux-plafond de la piscine du Palais du travail de Narbonne samedi 15 novembre, un expert a été désigné, mardi 18, par ordonnance d’un juge administratif, comme souhaité par la mairie. Les services municipaux s’affairent donc actuellement à préparer la venue de l’expert qui débutera son analyse vraisemblablement lundi 24.
Le bâtiment, à l’architecture rationaliste des années 1930 et dont la construction a été mouvementée pour ne pas dire jamais réellement achevée, gardera donc ses portes closes tant que les conclusions de l’expertise ne seront pas connues. Puis viendra l’heure des décisions. Autant dire que l’incertitude plane sur l’avenir et risque de pénaliser longtemps les associations et les scolaires qui bénéficiaient ici d’un lieu accessible et en centre-ville. Le Cercle des nageurs narbonnais affirme « essayer de trouver une alternative fiable et pérenne avec la mairie afin d’assurer la continuité des activités et l’apprentissage des enfants. » La fête des 20 ans du Hangar musical, initialement prévue samedi soir au Palais du travail, a été reportée. Et les Centurions qui s’entraînent quotidiennement dans ces lieux ont dû trouver refuge ailleurs. Les volleyeurs narbonnais, évoluant dans l’élite française, sont hébergés par le Racing club narbonnais pour les séances de musculation. Ils sont en revanche contraints de s’expatrier à Béziers, où un palais des sports apte à les accueillir existe, pour les séances de jeu.
La solution avancée par Nicolas Sainte-Cluque
Conseiller municipal d’opposition et fraichement désigné pour porter l’étendard de la gauche unie lors de l’échéance électorale de mars prochain, Nicolas Sainte-Cluque a saisi la balle au bond. “La sécurité prime, et la décision de fermer la piscine et de saisir le tribunal administratif pour expertise va dans ce sens.” L’élu rappelle qu’il ne reste à Narbonne “que le bassin de 25 m de l’Espace de liberté, déjà saturé, ainsi que la piscine de Narbonne-Plage qui n’est pas accessible pour les écoles du centre-ville tenant compte des temps de trajet. À situation exceptionnelle, remède exceptionnel. Des entreprises proposent aux collectivités des piscines temporaires modulaires pour assurer la continuité du service public pendant les travaux”. Et l’élu de demander à la municipalité “de lancer immédiatement l’étude et la mise en place d’une solution temporaire sur un terrain municipal”.
Dans le costume d’opposant au maire, Nicolas Sainte-Cluque rappelle au passage : “J’ai plusieurs fois attiré votre attention sur la nécessité de rénover ce bâtiment historique et en particulier la piscine, pour laquelle il était prévu un budget de plus de 5,2 M€, par décision du mois de novembre 2022 qui a finalement été abandonnée par le maire au mois de mars-avril 2024.”
Narbonne-Plage et l’Espace de liberté pour les scolaires
Contacté Bertrand Malquier balaie d’un revers de la main l’idée d’une piscine provisoire : “Nous sommes en France, il y a un cadre légal à respecter. Des temps incompressibles par exemple de mises en marché public. Des délais légaux qui rendent toute solution d’urgence de ce type impossible pour une activité qui n’est pas considérée comme vitale. Il faut retrouver son calme et son sérieux : pour les scolaires, c’est en cours, on trouvera des créneaux entre la piscine de Narbonne-Plage et l’Espace de liberté.”
Et quand on le questionne sur ces fameux travaux “abandonnés”, le maire rappelle : “Nous sommes ici sur un bâtiment classé où on ne peut pas faire ce que l’on souhaite. Si nous ne nous sommes pas lancés dans ces travaux, c’est que les premières études ont rapidement indiqué que le budget initial qui était de 6,2 M€ serait dépassé a minima pour atteindre les 8 M€ sans pour autant avoir la certitude d’obtenir un lieu plus fonctionnel et mieux adapté tant les contraintes liées au classement du site sont nombreuses.”
En attendant un méga-complexe moins central
Le projet de la municipalité depuis 2024 serait de créer un méga-complexe, sur un site plus excentré, où piscine et gymnase modernes, répondant aux dernières normes, cohabiteraient. Les travaux régulièrement effectués au Palais du travail devant alors permettre d’y maintenir l’activité associative et scolaire en attendant que ce nouvel équipement sorte de terre, les premiers coups de pioche sont attendus en 2026,. Une fois inauguré, la structure pourrait alors héberger toutes ces activités et le Palais du travail être réhabilité “tranquillement” sans impacter la vie associative. “C’est la seule façon d’avancer tout en maintenant l’activité”, explique Bertrand Malquier. Quant au devenir du Palais du travail et pour couper aux rumeurs qui refont surface depuis le 15 novembre, le maire est clair : “Il n’existe pas de scénario où le Palais du travail serait rasé ! » Quelles que soient les conclusions de l’expert.
Arnaud Gauthier
Photo : la construction de l’édifice, débuté dans les année 1930, a été interrompue par la guerre. A.G.
