Eugène Poubelle, cet Audois d’adoption

access_time Publié le 08/10/2021.

En matière de propreté et de gestion des déchets, on lui doit beaucoup pour ne pas dire tout. On prononce même son nom tous les jours. Sans savoir qu’Eugène Poubelle est enterré dans l’Aude depuis 1907.

Nommé préfet de la Charente en avril 1871 par Adolphe Thiers, Eugène Poubelle aurait pu rester dans l’histoire comme un préfet ayant enchaîné les postes : Isère, Corse, Doubs, Bouches-du-Rhône, Mais s’il est connu des Français depuis la fin du XIXe siècle, c’est grâce à sa fonction de préfet de la Seine, occupée de 1883 à 1896.

A cette époque, son rôle était pour le moins élargi dans la mesure où celui de maire de Paris venait d’être supprimée. Eugène Poubelle exerçait, de fait, une grande influence dans la gestion quotidienne des affaires de la capitale.

Déjà le tri sélectif

Le préfet de la Seine s’est distingué et il est même passé à la postérité par le biais de deux arrêtés pris le novembre 1883 et le 7 mars 1884. Ils obligeaient alors tous les propriétaires d’immeubles de Paris de prévoir à l’attention de leurs locataires des récipients communs, munis d’un couvercle et ayant une capacité suffisante (40 à 120 litres) pour être à même de contenir les déchets ménagers.

Si c’est dans l’air du temps aujourd’hui, il faut savoir qu’Eugène Poubelle, déjà à son époque, voulait sensibiliser la population parisienne à ce qu’on appelle maintenant le tri sélectif.
En 1884, les déchets étaient ainsi répartis en trois boîtes obligatoires : la première pour les matières putrescibles, la deuxième pour les papiers et les chiffons et la troisième à destination du verre, la faïence et… des coquilles d’huîtres. La mise en application de cet arrêté aura pour effet d’améliorer sensiblement l’hygiène des foyers parisiens.

Initiateur du tout-à-l’égoût

Un peu rétifs au départ, les habitants de la capitale finissent par prendre le pli alors qu’un ramassage des ordures se met peu à peu en place. Les boîtes à déchets ont désormais un nom et sont rattachées à celui du préfet Poubelle. Et ce sera le cas des années et des années encore. Jusqu’à nous jour puisque l’on sort toujours la poubelle selon l’expression consacrée.

Eugène Poubelle n’en est pas resté là en matière d’hygiène et de confort. A la suite de la dernière épidémie de choléra, en 1892, il a été l’instigateur du système du tout-à-l’égoût et par extension du traitement des eaux usées.

Dans un tout autre registre, il s’est aussi illustré en mettant fin à l’interdiction faite aux femmes d’exercer la médecine en 1885.

Il repose à Grèze-Herminis

Nommé ambassadeur au Vatican en 1896, Eugène Poubelle aura eu plusieurs vies dont celle, moins connue, de conseiller général de l’Aude dans le canton de Saissac. Amoureux de la Montagne Noire, il possédait une grande propriété sur la commune de Saint-Denis. Par ailleurs, président de la Société centrale d’agriculture de l’Aude il se montrera un ardent défenseur des vins du midi. Mais il mourra l’année des événements tragiques de 1907 marqués par la révolte vigneronne dans l’Aude notamment.

Issu d’une famille bourgeoise caennaise, Eugène Poubelle s’est éteint à Paris à l’âge de 76 ans, mais il repose dans le petit cimetière de Grèze-Herminis. Son buste est exposé au musée des Beaux-Arts de Carcassonne. Son nom est, lui, devenu un nom commun en 1890 dans le Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle.

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