DNC bovine : la fièvre monte, la vaccination s’étend à tous les cheptels de l’Aude

access_time Publié le 13/12/2025.

Alors que la Région débloque une aide exceptionnelle de 300 000 € et que le ministère de l’Agriculture promet une indemnisation de chaque bête devant être abattue, le préfet de l’Aude annonce étendre la vaccination obligatoire et prise en charge à tout le département.

La fièvre monte dans le monde paysan d’Occitanie. À mesure que la situation sanitaire liée à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) bovine se dégrade dans la région. Face aux abattages décidés par l’État pour raison sanitaire, les actions se multiplient sur les zones touchées et au-delà, emmenées par la Coordination rurale et la Confédération paysanne. Le mouvement de protestation, qui a vu des actions se produire jusqu’à Narbonne, s’est intensifié alors que deux nouveaux foyers ont été détectés les 9 et 10 décembre en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées. Conduisant à un renforcement immédiat des mesures de lutte contre la maladie. Comme l’abattage d’un troupeau de plus de 200 têtes à Bordes-sur-Arize (Ariège).

Face à l’évolution rapide de la situation, l’État a décidé d’étendre le dispositif vaccinal à tout le département de l’Aude. Comme pour la Haute-Garonne, le Gers et les Pyrénées-Atlantiques. Dans ces périmètres, la vaccination de tous les bovins est obligatoire, entièrement prise en charge par l’État, et toute sortie d’animaux est interdite, sauf vers un abattoir. La zone vaccinale s’étend à présent de l’Atlantique à la Méditerranée. Cette vaccination à large échelle est demandée depuis de longues semaines par les éleveurs, relayés par le sénateur PS de l’Aude Sébastien Pla ou le député RN Julien Rancoule.

Des mesures nationales jusqu’au 1er janvier

De façon plus précise, une nouvelle zone réglementée, baptisée ZR6, est mise en place autour des foyers dans six départements : Ariège, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Gers, Aude et Pyrénées-Atlantiques. Comme pour les précédentes zones instaurées en France, elle comprend une zone de protection de 20 kilomètres autour de chaque foyer, assortie de restrictions de mouvements renforcées, et une zone de surveillance de 50 kilomètres, soumise à des mesures préventives accrues, notamment en matière de suivi vétérinaire et de désinsectisation.

Par ailleurs, des mesures nationales temporaires s’appliquent jusqu’au 1er janvier : interdiction des rassemblements festifs de bovins, obligation de déclaration des mouvements sous 24 heures et désinsectisation des moyens de transport lors de mouvements hors de France.

Une aide de 300 000 € votée par la Région

L’État s’est engagé auprès des éleveurs, avec une indemnisation rapide, la prise en compte des périodes d’improductivité et un accompagnement psychologique. Depuis le premier foyer détecté fin juin, près de six millions d’euros ont déjà été versés.

Face à l’urgence sanitaire qui frappe les Pyrénées-Orientales, l’Ariège et les Hautes-Pyrénées, la présidente de Région, Carole Delga, a souhaité mettre au vote une aide exceptionnelle pour soutenir les éleveurs touchés par la DNC. Elle a été votée par les élus régionaux, réunis en commission permanente ce vendredi 12 décembre. Le dispositif d’urgence, doté de 300 000 €, complémentaire au dispositif de l’Etat, pour reconstituer les cheptels et éviter la disparition d’exploitations essentielles à l’équilibre rural et à la souveraineté alimentaire de notre pays. Carole Delga a aussi demander à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, d’ouvrir sans attendre un dialogue avec les représentants de la profession agricole en Occitanie. Ce travail doit permettre d’envisager un nouveau protocole plus adapté.

Un protocole différent ? Une vaccination généralisée ?

Le protocole proposé par les syndicats, hors FNSEA, consiste à euthanasier uniquement les bêtes malades, à mettre sous cloche le reste du troupeau et « à laisser faire le virus ». D’après nos informations, cette méthode ne semble pas plaire aux services sanitaires de l’État, notamment à cause de la longue période d’incubation de la maladie (28 jours) et aux cas de transmission qui auraient pu provenir de transports de bêtes non-autorisés. La solution d’une vaccination généralisée à tout le territoire national est aussi proscrite pour l’heure. Avec une telle mesure, l’Europe bloquerait tous les mouvements de bovins depuis la France pendant 14 mois. Ce qui déstabiliserait fortement toute la filière française. À moins que l’État parvienne à faire infléchir l’Union européenne sur cette question comme l’a demandé le député RN de l’Aude Julien Rancoule fin octobre à l’Assemblée nationale.

À ce jour, moins de 100 exploitations d’élevage ont été touchées par les mesures d’abattage sur les 146 000 que compte le pays.

Arnaud Gauthier
Photo : les bovins de l’Aude devront tous être vaccinés. ©A.G.

Actualités

14 plats à la truffe aux Grands buffets de Narbonne : « C’est unique au monde ! »

L’emblématique restaurant narbonnais innove en présentant le ...
Actualités

Le jour de ses 16 ans, elle décroche sa licence de pilote de planeur 

Ce mardi 9 décembre, Anna Deroo est devenue la plus jeune pi ...
Actualités

Dans l’Aude, cette usine valorise sa chaleur fatale et devient un exemple

À Saint-Martin-Lalande, l’usine Wienerberger transforme déso ...