D’après le jeune Gruissanais Guillaume Mattera : «Il faut croire en ses rêves et les réaliser»

access_time Publié le 19/06/2020.

Formé sur les planches du prestigieux Cours Florent, le jeune Gruissanais Guillaume Mattera, 22 ans, aurait pu monter les marches de Cannes si le célèbre Festival n’avait pas été virtuel cette année. Il nous raconte son parcours de comédien, lui qui est à l’affiche du film «Teddy».

Si tu n’avais pas été comédien, vers quelle filière te serais-tu dirigé ?
On me pose souvent cette question, mais honnêtement je ne me vois pas faire autre chose. C’était un rêve de gosse de tourner dans des films, ou de jouer dans des pièces et aujourd’hui je vis ce rêve éveillé. Mais s’il faut vraiment choisir, mes parents étant commerçants, j’aurais sûrement fini dans le commerce.

Comment a réagi ta famille quand tu as dit que tu voulais devenir
comédien ?

Très bien. Ils n’étaient pas forcément surpris et m’ont toujours soutenu. Même quand je croise quelqu’un de ma famille que je n’ai pas vu depuis longtemps ils me dit : « ça m’étonnes pas de toi que tu fasses ça ! ». Mais ça reste des parents, ils étaient inquiets. C’est un métier difficile surtout quand on vient de Gruissan et qu’on connaît personne du milieu. Ils ont vite étaient rassurés quand je suis parti à Montpellier et que j’ai commencé à décrocher des rôles.

De quelle manière as-tu ressenti cette vocation monter en toi ?
Mes parents m’amenaient souvent au théâtre, j’ai toujours aimé ça. Mais l’élément déclencheur, c’était en 4ème. Je n’étais pas un mauvais élève mais pas brillant non plus. Je faisais souvent l’idiot et j’aimais faire rire les autres. Un jour en cours de Français, la prof me dit : «au lieu de faire l’intéressant de ta place, lève-toi et viens le faire devant la classe.» On travaillait « l’Avare » de Molière. J’ai fait marrer tout le monde et c’est parti un peu de là. J’ai pris plaisir à jouer et la prof m’a conseillé de rejoindre une troupe de théâtre sur Narbonne, ce que j’ai fait par la suite.

«Je me suis senti à ma place»

De quelle façon intègre-t-on le cours Florent ?
Moi j’ai dû faire une semaine de stage où l’on apprend les bases : se déplacer, poser sa voix, apprendre un texte, faire de l’impro. À la fin de la semaine on joue une scène devant le directeur, et c’est lui qui choisit si on est admis.

Est-ce une des meilleures écoles possibles pour qui souhaite devenir comédien ?
C’est une école très prestigieuse ! Il y en a d’autres en France, le TNS et l’ERAC par exemple. Mais les Cours Florent restent une très bonne école. On y apprend à jouer et l’école m’a fait passer de nombreux castings pour des grosses séries. Mais ça reste une école de formation d’acteur et pas une agence artistique. C’est un métier difficile, car on est seul et il faut passer beaucoup de temps à chercher des projets. Ils sont très rares les acteurs repérés dans la rue qui sont pris au premier casting. C’est une école que je conseille, surtout quand on est comme moi, qu’on sort de nulle part et qu’on ne connaît personne. C’est un bon moyen de rencontrer du monde et de créer son réseau.
L’école a un prix, mais je travaillais à côté pour me payer les études et un appartement. Quand on veut vraiment, on peut !

N’avais-tu pas, au départ, davantage d’affinités avec le théâtre ?
Si complément. Je me suis mis au cinéma sur le tard. C’est un prof au Cours Florent, également réalisateur, qui m’a fait découvrir le cinéma français et ça m’a de suite plu.

Comment se sont passées les premières expériences face au public ?
Je me rappellerai toujours de ma première fois sur scène. C’était au Citron Givré à Narbonne. Quand je suis monté sur scène, j’ai senti le regard du public, la chaleur des projecteurs, le plaisir de jouer devant des gens et de leur faire vivre une histoire. Je me suis senti à ma place !

À la fin de la représentation je me suis dit : «ouais, c’est ça que je veux faire de ma vie.»

Comment as-tu été «recruté» pour jouer dans Teddy ?
De la façon la plus classique qui soit : j’ai vu l’annonce de casting, j’ai postulér. J’ai passé un premier casting avec une directrice de casting, puis j’ai était rappelé pour rencontrer les réalisateurs et j’en suis là !

Peux-tu nous parler de ton personnage ?
Je joue le rôle de Benjamin. Un personnage qui a plein de facettes, vous le verrez dans le film ! C’est un petit con, mais qu’on aime bien ! J’ai vraiment pris plaisir à jouer ce personnage. J’ai hâte que le film sorte en salle.

«Un super moyen de faire passer des messages»

En attendant, il a été sélectionné à Cannes. Quelle a été ta réaction ?

Très fier. C’est le premier long métrage dans lequel je joue et se retrouver dans la sélection officielle de Cannes c’est assez fou. Ça me prouve que tout est possible, qu’il ne faut rien lâcher, croire en ses rêves et les réaliser. Maintenant il ne faut pas se reposer sur ça mais plutôt continuer à progresser.


Tu aurais pu monter les marches, mais l’édition est annulée pour cause de crise sanitaire. N’est-ce pas frustrant ?
On ne va pas se mentir, bien sûr que c’est frustrant ! C’est un peu l’histoire de ma vie ça : un peu de chance mais pas trop. On a vécu une crise sanitaire sans précédent, c’est comme ça… Je vais continuer à travailler pour essayer d’y être l’année prochaine.

Cette expérience va-t-elle t’ouvrir des portes ?
Elle m’en à déjà ouvert ! J’ai tourné avec une superbe équipe, j’ai appris plein de chose sur le tournage et rencontré des gens formidables. Suite au film, je suis en contact avec des réalisateurs pour d’autres projets, cinéma et tv.

Quel genre d’interprétation aimes-tu ?
J’ai un gros penchant pour le jeu naturaliste. Où l’on se demande même si c’est une fiction ou un documentaire. Quand le spectateur est en immersion avec les protagonistes. J’aime aussi les histoires qui ont des choses à raconter, où le spectateur sort de la salle avec un état ou un point de vue différents de ceux qu’il avait avant de voir le film. Le cinéma est un super moyen de faire passer des messages, alors autant en profiter.

Vivre de ta passion, c’est ton objectif ?
Bien sûr ! Je commence doucement à pouvoir en vivre et j’espère que ça va continuer dans ce sens. J’ai plein de projets pour la suite. Se lever le matin et aller travailler en faisant ce qu’on aime, c’est incroyable je le souhaite à tout le monde !

Amancio Requena, administrateur adjoint du château comtal de Carcassonne (DR Cyril Durand).
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