Un arrêté ministériel publié le 6 juin ouvre, dans 20 départements français dont l’Aude, l’accès direct aux séances de kinésithérapie sans passer par la prescription d’un médecin.
C’est une expérimentation mais elle pourrait faciliter la vie de nombreux patients. L’Aude fait partie des 20 départements français choisis pour tester un dispositif permettant de bénéficier de séances de kiné sans avoir à présenter une ordonnance de son médecin traitant. Un assouplissement du cadre souhaité depuis plusieurs années par les professionnels du secteur mais qui reste tout de même soumis à certaines conditions. Le dispositif existait déjà pour les kinés exerçant en Maison de santé, il est ainsi élargi.
« Une avancée majeure »
« Il s’agit d’une avancée majeure portée par la FFMKR (Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs). On demande effectivement l’accès direct depuis de nombreuses années. Donc cette expérimentation va vraiment dans le bon sens, elle donne la possibilité aux patients de consulter un kinésithérapeute exerçant en CPTS (communauté professionnelle territoriale de santé, NDLR) sans passer par une prescription médicale préalable. Les kinésithérapeutes pourront réaliser jusqu’à huit séances dans ce cadre, sauf si un diagnostic médical préalable est attesté, auquel cas la limitation ne s’applique pas », détaille Vincent Daël, directeur délégué de la FFMKR.
Autre obstacle à lever avant l’application concrète de ce dispositif mis en place jusqu’en 2029 : « L’expérimentation suppose également l’engagement des Agences régionales de santé (ARS), chargées notamment de recenser les professionnels participants, de mettre à disposition un outil numérique de déclaration et d’organiser l’évaluation de l’expérimentation », poursuit Vincent Daël.
L’Aude choisi car représentatif
Dans l’Aude, on applaudit des deux mains la mise en place de l’accès direct : « C’est un dispositif qu’on demandait depuis 40 ans !, sourit Philippe Gachet, kiné à Carcassonne. Le département de l’Aude a été choisi parce qu’il est assez représentatif de la population française et de ses difficultés. Comme nous avons également une zone littorale qui accueille beaucoup de touristes l’été, l’accès direct facilitera beaucoup les choses. Il est en effet difficile pour une personne qui se blesse sur son lieu de vacances de consulter son médecin traitant. Tout sera donc plus simple. Bref, c’est très positif, avec un P majuscule. » Philippe Gachet poursuit : « Si l’accès direct existait déjà en Maison de santé, cela représentait moins de 10% des kinés du département. »
Une réunion avec l’ARS ce mardi 10 juin
Une réunion avec l’ARS était programmée mardi 10 juin en fin de journée pour établir les conditions pratiques de la mise en place de ce dispositif.
A.R. et A.G.
Photo : sans prescription médicale, huit séances seront possibles en accès direct. ©DR
