Nos rues ont une histoire : Jean Bringer

access_time Publié le 12/08/2022.

Après la rue du sénateur Emle Roux où sont les locaux narbonnais de l’Echo du Languedoc, nous nous sommes penchés sur celle où sont situés nos locaux carcassonnais, au 44 rue Jean Bringer. Mais qui était donc ce fameux Jean Bringer ?

Il y a des destins plus tragiques que d’autres. Jean Bringer incarnera l’une des figures de la Résistance, d’un courage héroïque face aux événements de la Seconde Guerre mondiale. Natif de Vincennes, c’est dans l’Aude qu’il fera ses armes et paiera de sa vie son engagement contre l’occupant.

Fils de Rodolphe Bérenger journaliste au Canard enchaîné, Jean Bringer intègrera Saint-Cyr, sera promu lieutenant et affecté à l’un des Bataillons Alpins en 1940, sur le front italien. Suite à la débâcle de l’armée française, il intègrera en 1942 le Service des Forces Alliées en tant qu’agent de liaison.

Il arrive à Carcassonne en 1943

Ainsi, le général Koenig qui s’est illustré lors de la bataille de Bir Hakeim (mai/juin 1942) et lors de la seconde bataille d’El Alamein (octobre/novembre 1942) avec les Forces françaises libres en Afrique du Nord, cherche à établir un réseau dans le sud de la France pour y faciliter de futures opérations.

C’est ainsi que Jean Bringer accepte l’affectation au service des Eaux et forêts à Carcassonne, sa femme et son fils résidant à proximité dans l’Hérault. Il est ainsi immédiatement incorporé dans l’Armée Secrète comme chef de ville. Promu en décembre 1943, chef départemental A. S. avec le grade de Chef de bataillon, il prend comme pseudonyme le nom de « Myriel », un personnage des Misérables.

Un nom trouvé presque au hasard, le temps d’une réunion avec d’autres résistants, Jean Bringer n’avait pas réfléchi au préalable à prendre une identité secrète, bien que nécessaire. C’est dans une bibliothèque qu’il prendra un ouvrage au hasard et annonce le premier nom qu’il trouve.

Jean Bringer devient « Myriel » (ph. wiki).

Fusillé à l’âge de 27 ans

Organisateur et animateur très actif de la Résistance audoise, le service forestier dans lequel il évolue lui est d’une aide précieuse. Pendant sept mois, il bénéficiera de moyens de transport, d’agents de liaison et de secrétaires pour œuvrer à sa périlleuse tâche au quotidien.

Parmi les opérations qu’il supervise des opérations de parachutage, commande les maquis et effectue lui même les premiers sabotages sur les voies de communication. Il prend cependant soin de n’ordonner aucune action d’intérêt discutable qui puisse attirer des représailles envers les civils.

Le 13 juillet 1944, le surnommé Myriel sera alors nommé définitivement chef des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) de l’Aude. Mais le 29 juillet 1944, Jean Bringer sera arrêté par la Gestapo et incarcéré à la prison de Carcassonne.

Son exécution par les Allemands au Domaine de Baudrigues (Roullens, Aude) aura lieu le 19 août 1944 avec d’autres résistants parmi lesquels Aimé Ramond, Maurice Sevajols, Simon Batlle et Pierre Roquefort. Il n’avait que 27 ans.

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