Le Gouffre de Cabrespine fait partie des 10 plus belles cavernes d’Europe

access_time Publié le 09/02/2023.

Il est l’un des sites souterrains les plus visités de France. Il accueille chaque année près de 80 000 personnes.

Situé à trente minutes au nord de Carcassonne, le Gouffre géant de Cabrespine, acteur majeur du tourisme audois, fait partie des 10 plus belles cavernes d’Europe, d’une profondeur de 250 mètres pour un volume de
1 600 000 m³. Le site surplombe le petit village de Cabrespine et les gorges de la Clamoux. Dans cette vallée enserrée par de forts reliefs de calcaire, de nombreuses cavités se sont développées.

Autour du Gouffre de Cabrespine, on ne dénombre pas moins de 20 km de réseau découvert à ce jour et une forte activité en spéléologie. Classée zone Natura 2000, on y rencontre une forte biodiversité notamment les chauves-souris, que l’on peut quelque fois apercevoir lors de la visite. Avec près de
70 000 à 80 000 visiteurs annuels, ce Gouffre unique est l’un des sites souterrains les plus visités de France.

Lustres cristallisés

La visite s’effectue sur des balcons qui le surplombent à 200 mètres du fond. Des aménagements ont été réalisés, permettant de découvrir les merveilles que renferme le Gouffre. La Salle Rouge, appelée ainsi en raison des coulées de calcite dont les teintes proviennent d’oxydation de sels de fer, se distingue par une remarquable concentration de cristaux d’aragonite, de taille exceptionnelle.

Ces formations de calcaire, extrêmement fragiles, ne se rencontrent que dans quelques grottes aménagées au monde, véritables lustres cristallisés défiant toutes les lois de la pesanteur. Autre curiosité, le balcon de verre. Construite en 2015, cette passerelle au-dessus du vide est la première en milieu souterrain.

Elle permet de prendre conscience des 200 mètres qui se trouvent sous les pieds des visiteurs grâce à la surface vitrée présente sur la plateforme. Par ailleurs, le Belvédère des Disques, construit en 2018, permet aux visiteurs d’observer un panel de concrétions inégalés et de se rapprocher au plus près de la voûte afin d’observer les disques.

Parcours acrobatique

Depuis 2019, une nouvelle activité a fait son apparition : un parcours acrobatique souterrain. Ce nouveau concept se compose de plusieurs tyroliennes, ponts de singes, ponts himalayens, avec progression en paroi. L’accès se fait à flanc de falaise à partir d’un échafaudage surnommé « le grand escalier de fer », d’une hauteur de 80 mètres.

A l’arrivée, le public atteint la « tyrolienne du vertige » et parvient grâce à un pont acrobatique situé 40 mètres au-dessus du vide à la plateforme des perles. Après un passage, devant le cimetière des chauves-souris un pont himalayen permet de dominer le fond de la grande salle aménagée du Gouffre.

Les plus courageux pourront tenter l’expérience ultime avec la « tyrolienne de l’enfer » et s’élancer à 90 mètres au-dessus du vide pour atteindre la grande cascade pétrifiée d’une hauteur totale de 120 mètres. Avant d’engager la remontée vers la surface une dernière pause permet pour découvrir un des trésors cachés du Gouffre géant : la salle des merveilles.

L’occupation du site remonterait à l’âge du bronze

En 2018, ont été fêtés les 50 ans de la découverte du Gouffre géant de Cabrespine, mais aussi par la même occasion les 30 ans de son ouverture au public. Toutefois, l’histoire de la grotte ne se résume pas à ces deux dates. Depuis des temps immémoriaux, l’histoire du Gaougnas (entrée naturelle du Gouffre) est liée à celle des hommes de la Clamoux, des vestiges découverts dans les premières salles du réseau souterrain, témoignent d’une longue occupation du site qui remonterait à l’âge du bronze.

Les premiers documents écrits datés de l’an 1570, font apparaître qu’au mois de mai de cette année, les meuniers de Villeneuve-Minervois et d’autres villages en aval s’associent, afin d’acheter une partie de la prairie attenante au lieu dit du Gaougnas dans le but avoué de détourner le lit de la Clamoux et d’éviter ainsi de la voir se perdre dans le « Reboul » (tourbillon) par lequel les eaux s’infiltraient à l’entrée de la grotte.

Ce n’est que sous Napoléon III, que le fameux trou appelé « Reboul », sera obstrué, à la faveur de la construction de la route actuelle, reliant Villeneuve-Minervois à Cabrespine. Ces travaux comblent donc la perte connue de la rivière, mais n’empêchent pas cette dernière de trouver de nouveaux passages et de retourner à son lit souterrain. A la faveur de ces travaux, l’entrée du Gaougnas est, elle aussi, bouchée, et l’on entendra plus parler de la grotte pendant de longues années.

Des travaux de désobstruction

Ce n’est qu’en 1880 que la grotte se rappellera à la mémoire des hommes de la Clamoux à travers un fait divers dramatique : cette année-là durant le mois de juin, Pierre Baleste, habitant de la commune, fait une chute mortelle dans le Barrenc (une des entrées naturelles du réseau). C’est le garde champêtre du village qui remontera le corps meurtri du malheureux et deviendra ainsi bien malgré lui, le premier spéléologue à pénétrer dans cette salle à ciel ouvert.

Ce même Barrenc sera des années plus tard le théâtre d’un autre fait divers bien moins dramatique. En 1927, un chien jeté dans l’Aven retourne chez son maître en sortant par le Gaougnas, démontrant ainsi la liaison entre les deux cavités. L’année suivante, le travail continu des eaux, fait s’effondrer les terrains au bord de la route à l’entrée du village. Le propriétaire des lieux, fait agrandir une excavation, explore quelques galeries et retrouve le passage du Gaougnas.

Il faudra attendre une bonne vingtaine d’années et l’acharnement d’une poignée de spéléologues pour que durant l’année 1959, la jonction entre le Gaougnas et le Barrenc soit effectuée à la faveur de travaux de désobstruction qui auront duré plus de 2 mois. A cette occasion quelques mètres de rivière souterraine seront mis à jour.

Trois années plus tard, en 1961, une coloration des eaux de la Clamoux, vérifie la légende selon laquelle des canards lâchés dans le « Reboul » seraient ressortis vivants face aux quatre Châteaux Cathares de Lastours. A partir de ce moment-là, l’existence d’un réseau souterrain de grande envergure entre Lastours et Cabrespine est prouvée. Des dizaines d’explorations infructueuses seront alors effectuées afin de trouver le passage permettant de pénétrer ce réseau tant convoité.

Mais il faudra encore patienter jusqu’à l’été 1968, pour que deux spéléologues, Jean Guiraud et Gérard Brat, au prix de nombreux efforts, forcent le passage de la rivière, et débouchent émerveillés au pied de la grande salle du Gouffre géant. De nos jours, 20 kilomètres de galeries ont été topographiés. Les recherches se poursuivent.

(Photos/Gouffre de Cabrespine/Michel Renda/Deschamp)

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