Chalabre, un lac à l’amer

access_time Publié le 18/10/2021.

C’est l’histoire d’une vaste retenue d’eau artificielle, créée il y a une trentaine d’années dans le Quercob. L’histoire d’un lac sans histoire. Jusqu’à la tempête Gloria qui, en janvier 2020, aura changé le cours… de l’histoire et de fait le paysage du Chalabreil.

A Chalabre, depuis un an et demi, on mesure le poids de l’eau et le choc des maux. On se souvient encore des effets de la tempête Gloria et de ses fortes pluies. En janvier 2020, elles avaient entraîné une montée des eaux du lac artificiel situé entre Aude et Ariège.

Digues submergées, barrage fragilisé : il avait alors fallu évacuer en aval des habitants et procéder en urgence à l’installation de pompes géantes pour vider la retenue d’eau.

En temps normal, elle contenait 30 000 m3 d’eau mais avec les pluies exceptionnelles, elle avait atteint 90 000m3, soit trois fois la capacité normale. De quoi rudement éprouver la solidité du barrage et d’inciter les pouvoirs publics à la plus grande prudence.

Face à la fragilité de l’ouvrage, la décision la plus sage pour éviter une situation catastrophique en cas de nouvelle inondation était de vider de lac. Et ceci sans la certitude absolue de pouvoir lui redonner vie dans un proche avenir.

« L’ouvrage ne tiendra probablement pas »

Justement, d’avenir, il en a été question il y a un mois, à l’occasion d’une réunion publique à laquelle le maire Jean-Jacques Aulombard avait convié la population de Chalabre. Le lac faisait partie du paysage de cette magnifique contrée audoise et les habitants y étaient forcément attachés. Ils ne se doutaient certainement pas de la cruelle réalité des choses et de la dangerosité du plan d’eau.

C’est un phénomène climatique d’exception qui a mis à jour les imperfections de la retenue. Sollicité pour établir un état des lieux et proposer des perspectives, le bureau d’études Artélia est formel. Il n’y va pas par quatre chemins. «Le barrage a été érigé à l’aide de matériaux hétérogènes de mauvaise qualité, lesquels ne garantissent pas sa stabilité», explique-t-il.

Pointant du doigt l’abandon du site en matière d’entretien, il ajoute : « l’ouvrage ne tiendra probablement pas si d’autres crues se produisent ». En clair, en 2020, le Chalabreil a frôlé l’accident. Aujourd’hui, quid du lac artificiel désormais vidé de sa substantifique moelle ?

Le bureau d’études Artélia a présenté trois scénarios post-janvier 2020 et mis en exergue la très étroite marge de manœuvre en raison des coûts d’investissement et d’exploitation ainsi que de l’accessibilité aux financements et autres subventions. L’avenir de cet aménagement historique, concédé en 1975 au titre de compensation d’une désertification industrielle annoncée, ne tient qu’à un fil.

Un avenir, trois projets

Le premier projet, que l’on dira « sentimental », viserait à conforter l’ouvrage initial et à sauvegarder le lac que l’on connaissait jusqu’en 2020. Triple souci toutefois : les fortes contraintes techniques et réglementaires, le coût du chantier 490 000€ HT (avec près de 20 000€ d’entretien annuel) et le risque de rupture qui n’est en rien écarté au final.

Ecarté également le deuxième projet qui prévoit la recréation du lit initial du Chalabreil et dont l’aspect paysager s’avère plutôt peu agréable. Quelle solution reste-t-il alors ? Une option 3 plus crédible dans la mesure où elle s’inscrit dans une volonté environnementale affirmée et que son coût, estimé à 550 000€ HT, peut être financé à 80 %.

Au programme de cette troisième option : d’abord l’arasement intégral de la digue, une nouvelle création du lit mineur du Chalabreil et la mise en place d’un terrassement parétages avec comme résultat la suppression des risques. Si le lac de Chalabre s’engage vers une deuxième vie, ce sera vraisemblablement par le biais de ce projet.

Pas avant 2024

Parlons des délais parce qu’ils sont incontournables pour un projet de réhabilitation de cette envergure. Avant tout, il faut préciser que la phase une, soit, l’enquête publique, n’interviendra pas avant l’été 2023. On passe ensuite à la phase suivante de décision et d’autorisation des travaux programmée pour l’automne de la même année. Si tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, les premiers travaux ne devraient intervenir qu’en 2024.

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