Carcassonne : l’Inquisition fait encore parler

access_time Publié le 09/02/2022.

Des recherches au sein des collections patrimoniales de Carcassonne ont récemment révélé la présence d’un document provenant de la Maison de l’Inquisition. Un témoignage précieux datant du XVIe siècle.

Responsable au Département Patrimoine à la médiathèque de l’Agglo carcassonnaise, Sabrina Abadie-Blondy est à l’origine de la découverte de ce document confisqué lors de la Révolution française et qui s’est retrouvé dans le fonds de la Bibliothèque Intercommunale de Conservation.

Ce fonds est lui-même constitué en grande partie par les bibliothèques d’anciens établissements religieux. Parmi ceux-ci, on distingue par exemple une partie des fonds des abbayes de Lagrasse et Fontfroide, des ordes des Capucins et des Jacobins de Carcassonne, des couvents de Caunes-Minervois et Montolieu entre autres.

Ainsi, des recherches qui ont récemment révélé la présence d’un document provenant de la Maison de l’Inquisition de Carcassonne, comme en atteste l’ex-libris (marque du propriétaire) par l’inscription « Domus Inquisitionis ».

Rappel historique de Sabrina Abadie-Blondy :

« En 1229, le traité de Meaux-Paris met fin à la croisade contre les Albigeois et entérine le mariage de Jeanne de Toulouse, fille de Raymond VII, et Alphonse de France, frère du roi Saint Louis.

Le tribunal de l’Inquisition est créé en 1233 par le pape Grégoire IX. Confié à l’ordre des Dominicains pour mener l’enquête et juger les hérétiques, à un moment où le royaume de France reconstruit son unité, il s’agit surtout d’éradiquer le catharisme.

A Carcassonne, les inquisiteurs occupent, pour se loger et instruire les dossiers, une maison située dans la Cité, à proximité de la Porte d’Aude, avec un accès direct à la Tour de l’Inquisition, tribunal de la foi renommé Tour de la Justice au moment de sa restauration par Viollet-le-Duc. »

A l’intérieur du document ci-dessus, on retrouve des caractères gothiques noirs et rouges imprimés. Son aspect extérieur quant à lui, se caractérise par les traces d’un fermoir avec une reliure à décor dont les parties non restaurées remonteraient au XVIe siècle.

Sont rassemblés en son sein les Commentaires des épîtres de Paul par Thomas d’Aquin (1225-1274). Ouvrage où le célèbre auteur canonisé ajoute une interprétation personnelle des commentaires de ses prédécesseurs. Ironie de l’Histoire, c’est le grand inquisiteur Bernard Gui (1261-1331) qui rédigera l’hagiographie du futur Saint Thomas d’Aquin en vue de sa canonisation.

Ainsi, ce n’est qu’en 1704, après le décès de Thomas Vidal, dernier inquisiteur de Carcassonne que la Maison de l’Inquisition est vendue à l’évêque Louis-Joseph Adhémar de monteil de Grignan, dont la collection sera « récupérée » à la Révolution.

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