Le docteur Alexandre Czerwiec, chirurgien orthopédiste, a réalisé une première médicale dans l’Aude en posant une prothèse totale de cheville. L’opération s’est déroulée à l’hôpital de Carcassonne, le 13 septembre, et le patient a pu poser le pied au sol dès le lendemain.
Vous avez réalisé une première chirurgicale dans l’Aude, pourriez-vous expliquer au grand public à quoi consistait cette opération ?
Nous avons procédé à la pose d’une prothèse totale de cheville. Nous l’effectuons pour les patients qui ont une usure de cette articulation, située entre le tibia et le talus. Avec une efficacité semblable à ce que nous connaissons sur les prothèses de hanche ou de genou avec une reprise rapide des activités.
Ce qui n’était jusque-là pas possible ?
On peut à présent remplacer toute l’articulation usée, tout bêtement. La prothèse de cheville a souvent été vendue comme une intervention un peu difficile et dont les suites n’étaient pas forcément aussi satisfaisantes que celles de la hanche ou du genou. Mais il y a eu de gros progrès en termes d’implants et de techniques de mise en place. On a des résultats très satisfaisants et quasi équivalents aux prothèses classiques.
Vous avez utilisé pour cette opération un guide sur mesure. De quoi s’agit-il ?
Le guide sur mesure est réalisé à l’aide d’une planification préopératoire. Le patient réalise un scanner et, avec ce scanner, qui est la reconstruction en 3D de la cheville, le laboratoire réalise un guide de coupe sur mesure, adapté à l’anatomie du patient. Il l’imprime en 3D et il le stérilise. Ce qui nous permet lors de l’opération de placer précisément les implants. Cela permet de réaliser des coupes qui seront le plus précises possible.
La première médicale réalisée le 13 septembre concerne-t-elle la pose d’une prothèse totale de cheville ou l’utilisation d’un tel guide ?
D’une part, c’est la réalisation d’une prothèse totale de cheville dans la région audoise, et effectivement, après c’est le fait que cette prothèse puisse également inclure la technologie de guide sur mesure.
La mise en place d’une prothèse totale intervient seulement en cas d’arthrose sévère ?
L’indication reine, c’est effectivement l’arthrose et, en réalité, toutes les indications qui ont conduit à l’arthrose. Ça peut être de l’arthrose post-traumatique ou de l’arthrose sur maladie inflammatoire. De l’arthrose tout simplement idiopathique. Après toutes les causes, toutes les raisons qui ont mené à l’arthrose de chevilles, on peut utiliser une prothèse de chevilles.
Une opération comme celle-ci, elle a duré combien de temps ?
On peut la faire en une heure et demie environ.
Est-ce que c’est une opération qui va être amenée à devenir plus fréquente au sein de l’établissement ?
Ce sera l’objectif à terme. Les arthroses de cheville sont moins fréquentes que pour les autres articulations mais dès qu’on aura l’indication et que le patient remplira toutes les conditions on le proposera avec plaisir, évidemment. Mais ce sont quand même des interventions qui restent plutôt rares. En France, il n’y en a que 500 par an.
Après avoir réussi cette première dans l’Aude, quel est le sentiment qui domine ?
Une grande fierté de justement pouvoir proposer des techniques chirurgicales innovantes, qui sont à la pointe de ce qu’on propose actuellement dans les grands centres hospitaliers français. Qu’on puisse le faire dans un hôpital de l’Aude, on est très fier.
Propos recueillis par Arnaud Gauthier
Photo : le docteur Alexandre Czerwiec, chirurgien orthopédiste, a réalisé l’opération. ©DR
