Bastien Anglade : « Après deux ans de patience, j’ai besoin de voir des résultats sportifs »

access_time Publié le 15/09/2025.

Rencontre avec le président des Centurions Narbonne avant la reprise. Le club de volley-ball dont l’équipe phare évolue dans l’élite, en Spike ligue, a plusieurs ambitions pour la saison qui s’ouvre.

Après avoir laissé passer quelques semaines, quel regard portez-vous sur la saison qui vient de s’écouler ?
Sur l’année sportive, on a forcément un petit goût de déception parce qu’on pensait avoir un effectif pour batailler jusqu’au bout en vue de décrocher la huitième place qualificative pour les play-offs. Après, justement avec un peu de recul, il faut souligner que se séparer d’un entraîneur en plein milieu de la saison, ce n’est jamais quelque chose de facile, ça apporte un petit peu de difficulté. Nous avions ambitionné de batailler pour entrer en play-offs. Ça ne s’est pas fait.

Maintenant, on est quand même satisfait sur de nombreux points, hors sportif. Notamment sur l’engouement, le public. On affiche des scores qui n’avaient jamais été faits auparavant, donc on ne peut être que satisfait. Surtout que pour faire venir du monde dans une salle, c’est un travail de l’ombre qui ne se voit pas au quotidien.

A l’approche de la nouvelle saison, on est dans quel état d’esprit ?
Aujourd’hui, on est attendu et on se sait attendu sur les résultats sportifs. On est impatient de retrouver l’Arena, les matchs officiels à partir du 21 octobre contre Toulouse. Impatient que ça démarre parce qu’on a mis des objectifs, on veut redevenir ambitieux.

Les objectifs, parlons-en, vous souhaitez prendre votre revanche sur l’année passée et décrocher les play-offs ?
On n’a pas de sentiment de revanche. Tout simplement parce qu’il y a des temps de passage qu’on doit respecter. La première année, c’était une année de transition. On savait absolument qu’il fallait qu’on reste en Ligue 1. La saison qui vient de s’écouler nous a permis de démarrer la construction. Et donc là, on arrive sur l’année 3 du projet. Celle du développement sportif. On continue d’avancer selon notre feuille de route. Maintenant, il est certain qu’on a besoin de résultats sportifs pour venir concrétiser tout le travail qui a été fait sur l’ensemble du club.

« On a tellement envie de voir gagner cette équipe après tous les efforts effectués »

Bastien Anglade

Et c’est souvent l’étape la plus complexe car il y a toujours une part d’incertitude dans le sport. Obtenir des résultats sportifs, ce n’est jamais acquis même si tout a bien été structuré autour…
Oui, c’est difficile. Les week-ends, lorsque vous accumulez les défaites, forcément, vous passez par des moments difficiles. Parce que même si vous savez que votre plan se décline sur trois ans et que c’est sur l’année 3 que vous allez mettre les moyens sur le sportif, quand les résultats ne suivent pas, c’est difficile à vivre, parce qu’on ne se sent pas récompensé. Et puis, il y a un facteur humain aussi, on est tellement attaché à cette équipe, on a tellement envie de la voir gagner après tous les efforts effectués…

Alors, après deux années de patience, je ne cache pas que j’ai besoin de voir des résultats sportifs.

Et les résultats, c’est atteindre les play-offs ?
Oui. Mais pas seulement. L’objectif, c’est de bien démarrer la saison, de bien figurer tout au long du championnat, d’apporter des victoires à l’Arena. Parce que, malgré tout, dans la difficulté, on a un public qui a répondu présent. On fait une très belle affluence et je veux récompenser ce public, lui procurer du plaisir, de belles émotions.

Le président veille à recruter des joueurs à l’image des valeurs du club. ©A.G.

Aujourd’hui, on ne peut pas mettre uniquement une position au classement en termes d’objectif. Le club doit continuer à grandir, il doit passer un palier aussi bien structurel, administratif que sportif. Le sportif vient juste récompenser tout le travail. Donc l’objectif, c’est de revenir en play-offs. Ce que je souhaite, c’est qu’on ramène les play-offs à l’Arena. Que les supporters narbonnais redécouvrent cette ambiance de phase finale.

Quel recrutement a été effectué pour y parvenir ?
C’est la première année où on met en place notre vrai projet sportif. On change un petit peu d’école. Dans le volley, les recrutements se font généralement pour une seule année. On a recruté 70 % de l’équipe pour l’inscrire sur deux ou trois saisons. Petite différence aussi avec les années passées : on a un effectif qui est composé à plus de 60 % de joueurs français. Sur les deux dernières saisons, on avait une majorité de joueurs étrangers. Et c’est toujours difficile, avec des joueurs étrangers qui sont là pour seulement dix mois, d’arriver à fédérer autour d’eux.

Nous avons donc essentiellement des joueurs français, des joueurs qui vont pouvoir s’inscrire dans la durée. Il y a des jeunes formés au club, d’autres qui arrivent de l’étranger ou d’autres clubs français. Aujourd’hui, la mayonnaise prend bien. Entre les jeunes, les plus expérimentés, les cadres internationaux… Il y a une belle diversité et on a ressenti tout de suite lors des stages une solide cohésion. On s’en est aperçu avec l’ensemble du staff, on a constaté une vraie différence par rapport aux deux dernières saisons.

« Il nous faut des joueurs en phase avec les valeurs qu’on représente »

Bastien Anglade

Cette cohésion faisait aussi partie du cahier des charges du recrutement ?
Quand on recrute des joueurs, on les recrute forcément sur la dimension sportive, mais pas seulement. Le recrutement est dirigé par Michel Mandrou, le manager sportif, avec le staff et le coach principal. Forcément, en tant que président, je jette un œil, j’ai un regard mais je ne m’occupe pas du sportif. Je le laisse aux professionnels. En revanche, j’attache une grande importance à savoir quel « homme » on recrute. Pour moi, un joueur professionnel n’est pas là uniquement pour être jugé lors des matchs, sur le parquet. Il ne faut pas oublier que le club a pris une autre dimension. Avec notamment un rôle social sur la ville, sur le territoire, un rôle qui a grandi aussi avec la création du fonds de dotation. Et pour que ce fonds de dotation fonctionne, il nous faut des joueurs qui soient en phase avec les valeurs qu’on représente.

C’est impossible de fédérer et de remplir une Arena si vous avez des joueurs qui ne respectent pas les codes, qui ne respectent pas les valeurs du club. Forcément, il y a des joueurs qui sont plus sensibles que d’autres à notre mode de fonctionnement. On ne peut pas sensibiliser et obliger tout le monde à partager notre vision. Et mon rôle est donc, aussi, de veiller à garder cette cohésion.

En tant que président, vous souhaitez partir après avoir atteint un objectif ou vous vous êtes fixé une durée maximale ?
Non, je ne veux pas me fixer de tels objectifs. Le rôle de président est extrêmement prenant. C’est difficile au quotidien, vous faites une croix sur certaines choses dans votre activité professionnelle comme familiale… Je ne me fixe pas de temps ni d’objectif. Tant que je peux me consacrer au club, tant que je peux prendre du plaisir aussi avec les gens qui le composent, je continuerai. Et le jour où je n’ai plus la capacité, parce que je n’ai plus le temps, parce que je n’ai plus l’énergie de pouvoir m’y consacrer pleinement, j’arrêterai.

Donc aujourd’hui, toujours gonflé d’énergie et de plaisir pour ce club ?
Oui ! Ce projet me tient à coeur. On a aujourd’hui 22 chefs d’entreprise locaux qui sont actionnaires du club. Je ne remercierai jamais assez les gens qui nous ont rejoints. L’entité professionnelle du club leur appartient et on a créé une sacrée dynamique. On travaille aussi avec la mairie en bonne intelligence. On tire tous dans le même sens. On a la chance d’avoir un maire qui sait que le sport fait partie des vecteurs de communication, des vecteurs économiques pour une ville. C’est important de le souligner. Ce n’est pas pour rien qu’on a des équipes dans de nombreux sports qui brillent à l’échelle nationale. Pour une ville de la taille de Narbonne et avec son bassin économique, c’est beau !

Propos recueillis par Arnaud Gauthier
Photo : Bastien Anglade, président des Centurions Narbonne. ©A.G.

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