À Davejan, au pied du mont Tauch, un regroupement des producteurs locaux a vu le jour pendant la belle saison. Ce rendez-vous hebdomadaire a connu un succès grandissant. Pour la plus grande satisfaction de la première magistrate de la commune qui a su fédérer derrière ce projet. Mélinda Bornia nous en dit plus.
Qui a eu l’idée de ce marché des producteurs permettant de les regrouper ?
Un mercredi matin d’avril 2022, un administré Sébastien Camier, est venu me voir à mon domicile pour une question de gestion de l’eau et des compteurs sur la commune. De cette discussion nous avons ensuite parlé de sa nouvelle activité de maraîcher (en lien avec le 1er sujet) qu’il a commencé cette année 2022.
Avant il était architecte. Il m’a demandé l’autorisation d’installer une caissette sur le bord de sa fenêtre pour vendre ses légumes ou de s’installer éventuellement à côté du boucher sur la place le vendredi soir, mais il ne voulait pas faire de concurrence au marché local de Laroque de Fa du vendredi soir.
Je lui ai donc proposé de voir si d’autres producteurs ne voudraient pas se mettre avec lui. Le mercredi matin, étant de permanence en mairie, je me suis occupée de rencontrer les autres producteurs (trois au départ), et c’est comme cela que nous avons commencé.
C’est là que s’est arrêté votre rôle ?
J’ai voulu bien séparer la gestion de la commune et de ce regroupement de producteurs, en leur demandant de mettre l’un d’eux référant pour toutes questions, et qu’ils créaient eux même leur propre affiche.
J’ai donc lancé l’idée, mis en réseau, aidé en tant qu’élue (avec les autres élus qui étaient tous favorables à cette idée) mais tout en les laissant responsables de leur propre organisation.
Les producteurs locaux ont-ils répondu avec enthousiasme ?
En moins de trois heures, j’ai réussi à convaincre les producteurs. Ils étaient ravis de cette initiative et ont de suite été opérationnels pour le mardi suivant.
« Un circuit court intégral »
Est-ce aussi l’occasion de mettre en valeur les circuits courts ?
Oui, c’est uniquement des producteurs du village, donc il s’agit d’un circuit court intégral.
Les dix-sept éditions ont-elles toutes été couronnées de succès ?
Au fur et à mesure des éditions, il y a eu de plus en plus de monde. Nous pensions qu’il y aurait moins de monde après le départ des touristes mais les gens des alentours ont pris le relais et nous avons eu beaucoup de clients jusqu’à la dernière édition.
Le public concerné est-il allé au-delà de la simple commune de Davejean ?
Au départ c’était essentiellement des administrés du village, puis les réseaux sociaux et le « bouche à oreille » ont fait notre publicité.
Était-ce un événement attendu par la population ?
Il n’était pas du tout envisagé un tel projet sur le village et ce fut une belle surprise pour tous. Cela permet de remédier au manque de commerçants ambulants. Cela a permis également aux gens de se retrouver, d’échanger, de communiquer, de créer du lien social après deux années difficiles. Tous les retours ont été très positifs.
Comment en avez-vous fait une véritable animation plus qu’un simple marché ?
Grâce à l’artiste local américain Bob Morse, il y a eu quelques concerts, des musiciens ont voulu être présents à titre gracieux (les gens ont été généreux avec le chapeau). Il y avait donc de la musique. Les producteurs ont également fait à tour de rôle, à chaque édition, des repas à emporter ou à consommer sur place, ce qui a attiré du monde.
La mairie a été présente : en préparant la propreté de la place avant chaque marché, en apportant les tables et les chaises, en créant des panneaux de sécurité, accès à la lumière publique, à l’eau potable de la fontaine, en relayant toutes les informations sur nos réseaux (mails, affichage, panneaupocket, Facebook), en étant souple sur les modifications des horaires qui entrainait la modification des arrêtés municipaux individuels, etc…
« Créer un marché communal hebdomadaire »
Cette grande première a-t-elle été bénéfique pour les producteurs ? Oui, pour le maraîcher cela lui a permis d’être connu et de lancer et vendre la totalité de sa production. Le marchand de fromage de chèvre faisait sa meilleur vente sur place dans son village (en face de sa maison). Mieux que sur les autres marchés. Ils ont tous été satisfaits des ventes.
Avez-vous donné des idées aux communes voisines ?
Oui la commune de Maisons, qui est une commune limitrophe, souhaiterait adopter le même principe.
Que pouvez-vous améliorer pour l’année prochaine ?
Nous allons encore plus communiquer sur l’évènement. Nous allons délibérer en conseil municipal afin de créer un marché communal hebdomadaire (délibération et arrêté communal). Nous allons renforcer la sécurité sur la voie publique et d’autres détails comme installer des toilettes publiques etc…
À aujourd’hui, nous n’acceptons uniquement que des producteurs de notre village. Cette année, nous avions cinq producteurs/artisans (fabrication tissus / couture, fromage de chèvres, bijoux, légumes, vin) qui ont participé, sans oublier le musicien.
Photos L’Indépendant.