Malgré des précipitations plus régulières depuis le mois de mars, le département de l’Aude enregistre un déficit de recharge pour la troisième année consécutive, notamment sur les Corbières. Une situation contrastée qui incite les autorités à la vigilance à l’approche de l’été.
Réuni le mardi 27 mai, le premier comité de gestion de l’eau de la saison 2025 a permis au préfet de l’Aude, Christian Pouget, de dresser un état des lieux des ressources hydriques du département. Il en ressort une situation contrastée, marquée par une recharge insuffisante des nappes pour la troisième année consécutive, malgré un printemps relativement arrosé.
Un département contrasté
Les disparités sont marquées entre l’ouest du département, où les précipitations ont été proches des normales saisonnières voire excédentaires, et l’est, en particulier les Corbières, toujours en situation de déficit hydrique. Les sols restent secs dans la haute vallée de l’Aude et le long du littoral oriental. Les aquifères présentent eux aussi des niveaux globalement défavorables, bien que nuancés par un enneigement normal sur les massifs pyrénéens et des barrages actuellement bien remplis.
Les débits des cours d’eau, bien que remontés au printemps, amorcent déjà une baisse significative, atteignant par endroits des niveaux comparables, voire inférieurs, à ceux de 2024 à la même période. Cette dégradation anticipée alarme les autorités, en particulier dans l’est du département, sensible aux premières vagues de chaleur estivales.
Une dégradation rapide dès les premières chaleurs
« Si les pluies régulières ont permis la remontée des débits des cours d’eau, ces débits sont désormais en
baisse sur tout le département, à des niveaux équivalents voire inférieurs à ceux observés en 2024 à la
même période. Ainsi, si la situation hydrologique globale est plus satisfaisante qu’en 2023 et 2024, la
dégradation précoce des débits des cours d’eau appellent à la vigilance à l’approche des premières
fortes chaleurs, notamment dans l’est audois », s’inquiète la préfecture dans un communiqué.
Les mesures de gestion adaptées localement
Face à ce constat, la préfecture a décidé d’adapter localement les mesures de gestion de la ressource : les secteurs Berre et Rieu passent en vigilance, tandis que le secteur Orbieu reste sous ce même statut. En coordination inter-départementale, les secteurs Nappe astienne et Agly restent en alerte, tandis que le secteur Nappe plioquaternaire du Roussillon est rétrogradé également en alerte.
Le préfet en appelle à la responsabilité de chacun — citoyens, collectivités et professionnels — afin de limiter les consommations et retarder d’éventuelles restrictions supplémentaires. Un arrêté préfectoral précise les mesures en vigueur, consultable en ligne sur le site de la préfecture.
« L’eau est notre bien commun, économisons-la », rappelle l’administration soulignant l’importance d’une gestion partagée et préventive de cette ressource précieuse à l’aube de l’été.
A. G.
Photo : les situations hydriques diffèrent d’un bout du département à l’autre. ©DR