Patrick Muneret, Le Pourquoi de la Chose : « conserver ce savoir-faire ancestral »

access_time Publié le 10/03/2023.

Patrick Muneret Conserver ce savoir-faire Le Pourquoi de la Chose

Si elle était partie prenante dans les célébrations du centenaire de la révolte vigneronne en 2007, l’association d’Argeliers Le Pourquoi de la Chose ne s’est pas arrêtée en si bon chemin. Elle veille sur la restauration du patrimoine local comme l’explique son président Patrick Muneret.

Comment et pourquoi est née votre association ?

L’association Le Pourquoi De La Chose est née en septembre 2006 pour l’organisation de la célébration du centenaire de la révolte des vignerons du 10 et 11 mars 2007. S’en est suivie une réflexion sur comment entretenir le patrimoine avec comme prérogative de protéger et restaurer le Pech d’Argeliers ses capitelles, ses murets et y construire un endroit de convivialité pour les promeneurs.

Une question qui coule de source : pourquoi ce nom de « Pourquoi de la chose  » ? Cela nous intrigue.

Le nom Le Pourquoi De La Chose est tiré d’une rubrique du journal local de l’époque le Tocsin créé en avril 1907 né de la révolte des vignerons. Dans le Journal du 7 juillet 1907, une rubrique s’appelait Le Pourquoi De La Chose (expliquer la révolte par ceux du Midi à ceux qui n’en sont pas).

Quelle a été la contribution de votre association aux hommages rendus à Marcelin Albert ?

L’association a été à l‘origine de l’organisation en 2007 de la célébration du centenaire des événements de 1907. Depuis, chaque année, le 11 mars, un dépôt de gerbe sur la stèle du parc Marcelin Albert est organisé par notre association pour célébrer la révolte des vignerons.

« Les capitelles font partie du patrimoine »

Dans votre esprit, il est intimement lié à l’histoire d’Argeliers ?

Marcelin Albert fait partie du patrimoine argeliésois en tant que meneur de la première heure de la révolte vigneronne de 1907. Son action a amené une législation protégeant la viticulture au niveau national.

D’un côté l’histoire et de l’autre le patrimoine. Pourquoi vous être attachés à la survie des capitelles* ?

Toutes les capitelles étaient effondrées ou délabrées ; parmi nos adhérents seuls deux personnes savaient les construire, d’où la nécessité de former d’autres adhérents afin de ne pas perdre ce savoir-faire ancestral. Nous les apprécions pour l’esthétisme et le supplément d’âme qu’elles apportent aux sentiers de randonnée que nous nous efforçons d’entretenir. Pour certaines elles ont un intérêt architectural. Elles font partie, avec le pech, du patrimoine touristique argeliésois .

Quel est leur nombre ?

Nous recensons huit capitelles et une cabane du garde. Elles représentent le témoignage de l’histoire et du monde du travail rural. Actuellement, suite à l’incendie de septembre 2019, seuls la table de pique-nique et un sentier de randonnée sont opérationnels. Un espace végétal de plantes méditerranéennes a été aménagé autour de la table de pique-nique

Comment financez-vous leur restauration ?

Nous organisons chaque année un vide-grenier et un loto pour financer nos travaux (achat de machine, de matériau et de plantes).

Puisqu’on parle de patrimoine régional, recevez-vous des subventions pour votre investissement ?

La commune d’Argeliers nous donne une subvention et nous fournit une aide matérielle ponctuelle. Elle nous met à disposition gratuitement les salles dont nous avons besoin pour nos manifestations.

« Un nombre croissant de personnes dans le pech »

Outre les capitelles, dans quel domaine intervient votre association ?

Après l’incendie de 2019, nous avons dû nous consacrer exclusivement à la restauration de la table de pique-nique, des chemins de randonnée et des capitelles. La table de pique-nique avait entièrement brûlé. Les arbres tombés ont obstrué les chemins et endommagé les capitelles. Nous avons dû également rebâtir la table d’orientation.

Sentez-vous aujourd’hui un regain d’attrait pour le patrimoine de la part de la population locale voire des visiteurs ?

Effectivement, nous constatons un nombre croissant de personnes dans le pech (randonneurs, promeneurs, joggeurs, vététistes).

Quels sont les projets de l’association pour cette nouvelle année ?

Pour 2023, nous avons comme ambition d’entretenir les abords de la table, le chemin de randonnée supérieur, la réfection et le débroussaillage du deuxième chemin de randonnée. Nous envisageons également la reconstruction de capitelles.

*Une capitelle (en languedocien capitèlo) est une cabane en pierre sèche, c’est-à-dire sans mortier, servant autrefois d’abri temporaire à de petits propriétaires, à leurs outils et à leurs produits agricoles. Elle permettait également de s’occuper les mains et l’esprit pendant les longues périodes de pâturage et d’épierrer les parcelles.

Infos pratiques :

Contact Facebook : « le pourquoi de la chose » et le groupe public « si tu es d’Argeliers 11 ».

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