Inaugurée mardi 25 novembre au matin à Sète, par la président de Région Carole Delga, l’Hydromer devient le premier navire de dragage hybride hydrogène d’Europe. Longue de 70 mètres et déjà opérationnelle dans les ports d’Occitanie comme à Port-la-Nouvelle, la drague pourra réduire de 25 % ses émissions de CO₂, tout en offrant des capacités d’intervention inédites dans d’autres ports de Méditerranée.
Après quelques prières prononcées par le père Gérard Frioux, vêtu de sa toge blanche, la présidente de région Carole Delga et le capitaine David Lenoble ont baptisé la drague Hydromer, mardi 25 novembre au matin, en brisant une bouteille de champagne sur sa coque sous les applaudissements.
Ce navire bleu de 70 mètres, opérationnel depuis septembre 2024, nettoie et cure les profondeurs des ports de Sète-Frontignan, Port-la-Nouvelle (Aude) et du Grau-du-Roi (Gard). Depuis sa mise en service en septembre 2024, plus de 450 000 m³ de sédiments ont été extraits par les dix marins à bord, grâce à une capacité de chargement de 1 500 m³ en seulement trente minutes. Les tempêtes de sud-est charrient notamment du sable dans les chenaux de navigation, qu’il faut dégager pour permettre le passage des ferries, porte-conteneurs ou pétroliers.
Sa particularité, souligne David Lenoble, est qu’“il peut draguer à plus de 30 mètres de profondeur et dans des espaces confinés avec peu de tirant d’eau, comme dans les bassins de pêche de Port-la-Nouvelle“.
“25% d’économie d’émission de CO2”
Mais ce qui fera véritablement de l’Hydromer un navire unique en juin 2026, c’est son futur dispositif hydrogène destiné à réduire l’impact environnemental des activités portuaires. “Cette drague hybride sera une première en Europe“, se félicite Carole Delga. “L’hydrogène va venir de notre production massive à Port-la-Nouvelle avec l’installation des éoliennes flottantes“, poursuit-elle, rappelant que la Région a “mis en place un écosystème complet autour de l’hydrogène“.
Cette technologie permettra, ajoute la présidente, de réaliser “25% d’économie d’émission de CO2“. Hors hydrogène, la drague fonctionne au gasoil, mais l’objectif est clair : “On essaie d’utiliser au maximum la technique qui coûte le moins cher et qui pollue le moins, c’est clairement l’hydrogène“.
Initialement prévu pour septembre 2025, le dispositif hydrogène a pris quelques mois de retard en raison de l’homologation des conteneurs d’hydrogène marinisés destinés à être installés à l’avant du navire – pour l’heure un vaste pont blanc encore vide. “Des phases administratives ont été plus longues que prévues, mais toute la question réglementaire est désormais validée“, rassure Mme Delga.
Des prestations ailleurs en Méditerranée
La Région compte également rentabiliser les 30 millions d’euros investis en proposant des prestations dans d’autres ports méditerranéens. “Pour nos besoins, nous utilisons la drague 8 à 9 mois dans l’année. Donc un tiers du temps va pouvoir être mis en prestation ailleurs sachant qu’en Méditerranée il n’y a pas d’équipement équivalent. D’autres ports ont manifesté leur intérêt, on finit les négociations commerciales“, explique encore la présidente, sans vouloir dévoiler de noms.
Théa Ollivier
Photo : la drague Hydromer officie déjà à Port-la-Nouvelle. © A.G.
