Les gaz à effet de serre générés par le Département en 2024 sont en baisse de 12 % par rapport à 2021. Les résultats montrent l’équivalent de 23 438 tonnes de CO₂ émises l’an dernier. Ce qui représente 2 700 tours du monde en voiture.
Quel secteur d’activité du Département, quelle compétence de la collectivité émet le plus de gaz à effet de serre ? Et surtout quelles sont les évolutions de ces émissions ? Le conseil départemental de l’Aude se penche sur ces questions depuis plusieurs années. Une mission dévolue au vice-président délégué à la Transition énergétique, Francis Morlon, qui a présenté le bilan 2024 lors de la session du conseil départemental d’octobre. Le document affiche une baisse de 12 % par rapport à 2021, soit l’équivalent de 23 438 tonnes de CO₂ émises l’an dernier. Et si comparaison n’est pas raison, elle permet de se faire une idée un peu plus précise de ce que représente ce chiffre : 23 438 tonnes de CO₂ émises, ce sont les émissions annuelles de 2 390 français ou 11 160 allers-retours Paris-New York en avion.
« Nous mesurons les efforts faits pour atteindre nos objectifs volontaristes. Nous validons notre participation à la réduction des gaz à effet de serre, principale cause du changement climatique », a déclaré Francis Morlon, en préambule de sa présentation devant l’assemblée départementale. Avec 9 tonnes de CO₂ par agent (contre 11 en 2021) et 40 tonnes par million d’euros de budget de fonctionnement, la collectivité a déjà réalisé 28 % de son objectif global de réduction, visant une baisse de 42 % d’ici 2030.
Les collèges, premier poste d’émissions
Premier enseignement de l’étude, les 28 collèges audois demeurent le principal poste d’émission, avec 8 000 tonnes de CO₂, suivis des routes et mobilités (environ 6 000 t). « Les quatre grandes compétences émettrices de CO₂ du Département restent les mêmes : les collèges, les routes, les solidarités humaines et notre patrimoine administratif. Concernant les collèges, la baisse observée est significative. Elle tient à la fois à nos efforts sur la rénovation énergétique et à des hivers plus doux qui réduisent les besoins de chauffage », a détaillé le vice-président. L’élu a également souligné les progrès dans la restauration collective : « L’évolution de la gestion de nos cantines, avec la cellule dédiée que nous avons mise en place, doit nous permettre de mieux mesurer, mais aussi de réduire notre empreinte sur ce poste important. »

Des efforts sur les routes et les déplacements
Concernant les routes et mobilités, le Département enregistre plus de 6 000 tonnes équivalent CO₂. « Les deux postes les plus importants sont les matériaux de chantier et notre flotte orange, composée de 331 véhicules d’intervention et de chantier », a expliqué Francis Morlon. Des travaux sur 273 km ont été réalisés en 2024.
Le patrimoine administratif est également un levier d’action : « C’est sur cette compétence que l’on observe les plus fortes baisses, notamment grâce à l’électrification partielle de notre parc automobile et une optimisation des taux de remplissage. C’est un peu plus de 4 millions de kilomètres parcourus dans les missions à l’année. On retrouve des déplacements plus rationnels en 2024 puisqu’on avait été un peu contraint pendant le Covid et on avait donc eu, en 2021, un regain de déplacements. »
Une dynamique positive mais le Département veut aller plus loin
Cette baisse globale de 12 % reste d’autant plus significative qu’elle est indépendante de la variation des effectifs et du budget. « Nous avons réduit notre empreinte carbone malgré un budget et un nombre d’agents stables. Cela prouve que les changements de comportement et nos politiques de sobriété produisent leurs effets », a précisé le vice-président.
Pour atteindre son objectif de -42 % d’ici 2030, le Département poursuivra plusieurs chantiers : la sobriété énergétique dans les usages quotidiens, une politique d’achat public responsable, le développement de mobilités décarbonées, la rénovation énergétique du patrimoine bâti et la réduction de l’impact alimentaire des restaurants collectifs.
« Nous allons continuer à encourager la sobriété énergétique, à optimiser nos déplacements et à repenser les menus des collèges dans le cadre de notre nouvelle politique alimentaire. Ces mesures concrètes, combinées à l’engagement des agents, permettront d’aller plus loin », a indiqué Francis Morlon.
La formation des agents va se poursuivre
Pour ancrer cette dynamique, quatre ateliers de sensibilisation seront organisés dès novembre et décembre 2025, avant dix sessions supplémentaires en 2026. « Il est essentiel d’embarquer nos agents dans cette transition écologique. Ce sont eux qui font vivre nos politiques publiques au quotidien », a rappelé le vice-président, en guise de conclusion.
Arnaud Gauthier
Photo : le vice-président délégué à la Transition énergétique, Francis Morlon, a présenté ces chiffres lors de la session d’octobre. ©A.G.