Annie Genevard était en déplacement dans l’Aude ce jeudi 14 août. À Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, épicentre des terribles incendies, la ministre de l’Agriculture a promis « un fonds d’urgence qui servira à indemniser la perte de récolte, les perte de fonds et destruction de matériels ».
Les professionnels de l’agriculture audoise semblaient plutôt rassurés ce jeudi 14 août alors que leur ministre, Annie Genevard, en visite dans les Corbières venait d’annoncer un fonds d’urgence de 8M€ ainsi qu’une enveloppe forfaitaire pouvant atteindre 10 000 € et débloquée sous 15 jours pour les exploitants à terre après le passage destructeur de l’incendie du siècle, débuté le 5 août à Ribaute.
« Les Corbières sont en danger. Nous, nous serons à la hauteur pour la reconstruction. À vous de l’être aussi. Ne nous oubliez pas et soyez à la hauteur Madame la ministre ! » Les mots prononcés par le maire de Coustouge, Paul Berthier, donnaient le la de cette journée protocolaire. À l’heure d’accueillir la ministre de l’Agriculture, jeudi 14 août, les Corbières sont en colère. Une colère née d’une crise sans fin, d’un incendie ravageur et sûrement accentuée par l’aller-retour express du Premier ministre accompagné de son ministre de l’Intérieur la semaine précédente et qui a laissé un sentiment « de déconnexion » pour nombre de viticulteurs et de sinistrés, de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse à Fontjoncouse, en passant par Jonquières.
La profession plutôt satisfaite
La ministre Annie Genevard a, elle, pris un peu plus le temps. Un peu plus de trois heures montre en main. En se rendant d’abord sur les vignes de la famille Verdale. Le président de la chanmbre d’agriculture, Ludovic Roux, a pu démontrer à la membre du gouvernement les différents stades de dégâts causés par les flammes. « Des pieds complètements brûlés et perdus, ceux qui ne donneront rien cette année mais pourront repartir et les raisins qui semblent intactes en apparence mais qui peuvent être touchés par le goût de fumé. » Un goût de fumé qui rendrait le vin littéralement invendable et qui inquiète même les plus optimistes des viticulteurs… Une difficulté supplémentaire pour la viticulture audoise déjà au bord du gouffre.

C’est cette situation que l’ensemble des professionnels ont souhaité dépeindre à la ministre, relayés par les élus locaux. Ils ont eu l’occasion de faire remonter aux oreilles ministérielles leur désespoir lors d’une table ronde de travail, installée au pied des cuves du Cellier des demoiselles, cave coopérative de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse.
En débloquant ce fonds d’urgence, la ministre apaise des blessures et une colère forte. Ludovic Roux affichait une satisfaction non feinte à l’issue de cette visite : « C’est très positif. Nous sommes d’abord satisfaits de cette première aide. Et seconde satisfaction, elle nous a promis de revenir d’ici deux-trois mois. D’ici là, nous travaillerons collectivement, à l’échelle régionale, pour faire reconnaitre d’abord la zone méditerranéenne comme zone d’exception (…) et ensuite le second enjeu fort c’est la gestion de l’eau pour tous les usages. Parce que sans eau, il n’y a pas de viabilité sur notre territoire. »
Textes, photos et vidéos, Emilie Sogorb et Arnaud Gauthier
Photo principale: Ludovic Roux, président de la chambre d’agriculture de l’Aude, accompagne la ministre dans les vignes.