Le déroulé de la journée du commerçant jusqu’au catastrophique incendie de Bizanet

access_time Publié le 02/07/2025.

Lors de son point presse de mardi 1er janvier, le procureur de la République de Narbonne est revenu sur la succession de faits de l’incandescente journée de dimanche 29 juin.

Un homme de 33 ans a été placé en détention provisoire mardi 1er juillet en fin de journée. Il avait été mis en examen par la juge d’instruction en charge du dossier pour « incendie involontaire ». Ce commerçant est l’auteur présumé des faits qui ont conduit aux multiples incendies qui ont ravagé 400 hectares et mobilisé 650 sapeurs-pompiers et près de 1000 personnes au total.

3 ans de prison et 45 000 euros d’amende encourus

Son placement sous écrous a été ordonné par le juge des libertés de la détention, conformément aux réquisitions demandées. Le procureur de la République Éric Camous a rappelé que « cette personne encourt une peine d’emprisonnement de 3 ans et une amende de 45 000 euros. Il faut savoir que cette peine aurait été bien plus importante si, par malheur, des personnes étaient décédées. Quand bien même les faits seraient de nature involontaire, puisque la loi prévoit en la matière une peine de 10 ans d’emprisonnement ».

Une prestation pour un mariage

Dans une conférence de presse précise, Éric Camous est également revenu sur les faits objectifs : « Il résulte des premiers éléments d’enquête que, le samedi 28 juin 2025, il animait un mariage qui se déroulait sur la commune de Salles-d’Aude. Celle-ci se trouve à 15 km au nord de Narbonne. Il avait notamment la charge de préparer un apéritif, raison pour laquelle il utilisait un brasero et un tourne-broche. Ayant terminé à 2 h du matin, il affirmait avoir noyé son matériel qu’il avait, selon ses dires, tout à fait éteint. À 10 h, le dimanche 29 juin, il réactivait les deux foyers afin de préparer le repas de midi. »

Tout dérape sur le trajet retour

La cérémonie se déroulait dans une propriété vierge de tout risque de départ de feu. C’est aux alentours de 15 heures, le dimanche, que le traiteur quittait les lieux après avoir chargé le brasero et le tourne-broche sur sa remorque. « Il prenait la direction de Coursan, puis la rocade de Narbonne en direction de la commune de Montredon. Il affirme s’être arrêté une première fois sans avoir rien constaté d’anormal. Il repartait alors sur la commune de Bizanet. C’était sur ce trajet qu’il apercevait, à l’aide de sa caméra de recul, d’importantes fumées à l’arrière de sa remorque. Il stoppait immédiatement son véhicule, s’emparait de deux bidons de 5 litres d’eau pour tenter d’éteindre le foyer. N’y parvenant pas, il appelait les pompiers à 16h05 », a détaillé le procureur de la République.

Il reconnait spontanément les faits

Le tourne-broche enflammé, « tout indiquait que c’était à partir de cet appareil que des projections de braises avaient provoqué plusieurs départs de feu. Cela avait été certainement alimenté par la vitesse du véhicule et la chaleur qui sévit sur notre région », a poursuivi Éric Camous. À 19h20, cette personne était placée en garde à vue dans les locaux de la compagnie de gendarmerie de Narbonne. Les enquêteurs de la brigade de recherche ont saisi le véhicule et la remorque aux fins d’expertise ultérieures et fait appel à des experts psychologues et psychiatres.

Dès ses premières explications, le commerçant a reconnu « spontanément tous les faits qui lui étaient reprochés. Il exprimait de réels regrets pour être à l’origine d’un événement aussi dramatique », selon le procureur.

Des interrogations sur l’extinction du tourne-broche

La cellule de recherche des causes des incendies de l’Aude, qui rassemble des sapeurs-pompiers, des gendarmes et des agents de l’ONF, est mobilisée. Les enregistrements des caméras de vidéoprotection seront exploités tout comme les enregistrements des appels aux secours.

Plusieurs points restent évidemment à éclaircir. Notamment déterminer les conditions dans lesquelles le brasero et surtout le tourne-broche ont été utilisés et s’ils ont été éteints comme il se doit. « Une importante interrogation existe, et c’est pour l’instant qu’une interrogation, sur la déclaration d’un ami du mis en examen qui a aidé au chargement du matériel. Entendu par les enquêteurs, celui-ci a déclaré ne pas avoir constaté que le mis en examen avait inondé le tourne-broche avant le départ », a conclu Eric Camous. L’enquête devra aussi, et entre autres, déterminer qui a prévenu les secours en premier et si le matériel utilisé était confectionné de façon artisanale ou s’il répondait aux normes en la matière.

Arnaud Gauthier

Photo : environ 1 000 personnes ont été mobilisées sur ces incendies. ©A.G.

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