La dégradation rapide de l’hydrologie sur le département a poussé le comité de direction de gestion de l’eau à durcir les mesures de restrictions.
Face à une situation hydrologique qui se détériore à grande vitesse, la préfecture de l’Aude appelle à la sobriété et renforce les mesures de restriction de l’usage de l’eau dans plusieurs zones du département.
La sécheresse s’installe de manière préoccupante dans l’Aude. Le jeudi 19 juin, lors du second comité départemental de gestion de l’eau de la saison, le préfet a alerté sur la dégradation rapide des ressources hydriques, conséquence directe de conditions météorologiques défavorables : des précipitations déficitaires et des températures durablement élevées.
« Le déficit pluviométrique est généralisé, avec un impact particulièrement marqué sur la moitié est du département », souligne l’autorité préfectorale ce lundi 23 juin. À cela s’ajoutent des températures dépassant régulièrement les 30 °C, qui accélèrent l’assèchement des sols et font chuter les débits des cours d’eau. Cette situation intervient alors même que la saison d’irrigation bat son plein, exerçant une pression accrue sur la ressource en eau.
Restrictions renforcées sur plusieurs bassins versants
En réponse, les autorités ont actualisé la cartographie des restrictions. Trois niveaux d’alerte sont désormais en vigueur sur le territoire audois. Les secteurs de l’Aude amont, de l’axe réalimenté de l’Aude amont ainsi que de l’Aude médiane et aval demeurent placés en vigilance. Les bassins de l’Orbieu et de la rive droite de l’Aude passent en alerte, tandis que les zones du Berre et du Rieu entrent en alerte renforcée, impliquant des limitations plus sévères des usages de l’eau. Un tableau permet de connaître précisément les restrictions en fonction du niveau d’alerte.
Ces décisions ont été prises en concertation avec d’autres préfectures régionales. Ainsi, dans un souci de cohérence hydrologique et administrative, la nappe plioquaternaire du Roussillon et le bassin de l’Agly, à cheval sur les départements voisins de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales, restent également en alerte. Seule exception : la nappe astienne, moins touchée, est repassée au niveau de vigilance.
Une gestion de crise dans un contexte de changement climatique
Le préfet de l’Aude appelle l’ensemble des usagers — particuliers, agriculteurs, collectivités et entreprises — à adopter une gestion responsable de la ressource. Cette dynamique d’alerte précoce s’inscrit dans un contexte climatique durablement modifié. Les experts s’accordent à reconnaître que ces épisodes de sécheresse, autrefois exceptionnels, tendent à devenir plus fréquents et plus sévères.
A.G.
Photo : les prévisions d’hydrologie sur le département ne sont pas réjouissantes. ©DR
