Ce jeudi 8 mai, à Narbonne, se tenait la deuxième édition de la bourse d’échange de pièces mécaniques.
Il n’y a pas à dire : ces anciennes mobylettes, ces voitures d’un autre temps et d’une autre classe, ces vieux pistons, ces calandres rutilantes et ces phares d’un jaune si caractéristique replongent instantanément le visiteur dans une époque révolue. Révolue, ou presque, puisque d’inlassables passionnés retroussent leurs manches pour faire perdurer ce doux parfum des vieilles mécaniques. C’est le cas ce jeudi 8 mai à Narbonne, où une bonne cinquantaine d’exposants sont venus installer, sur le quai Victor-Hugo, leurs vestiges du passé à l’occasion de la deuxième édition de la bourse d’échange de pièces mécaniques.

Organisée par l’association Véhicules anciens du Languedoc-Roussillon (VALR), la manifestation bénéficie d’une journée largement ensoleillée. « Pour notre deuxième édition, nous avons de la chance avec la météo », se félicite Christian Capdeville, président du club. « Nous avons ici d’excellents exposants, venus avec de belles pièces. La journée s’annonce parfaite. »
Casquette du RCN vissée sur la tête, Yves est venu avec ses deux enfants. Objectif de la matinée : « Trouver des pièces pour une Alpine. Je restaure une A310 V6 avec mon oncle, alors on essaie de dénicher des pièces rares. Hélas, ce matin, je n’ai pas trouvé mon bonheur. On va dire que c’est mieux ainsi pour le portefeuille ! »

Parmi les passionnés venus exposer leurs pépites : Bernard Vives. Figure incontournable des collectionneurs de pièces d’époque en tout genre, ce Carcassonnais rejoint les propos de Christian Capdeville : « Pour qu’une bourse d’échange fonctionne bien, il faut de bons exposants. Ceux qui viennent avec de belles pièces anciennes. » Et ce jeudi, les passionnés en ont eu pris les yeux avec une cinquantaine d’exposants.
Connu pour sa remarquable collection de cyclo-sport, le Perpignanais JPF a fait le déplacement jusqu’à Narbonne avec l’espoir de vendre quelques pièces. « Je n’ai pas apporté mes cyclo-sport mais d’autres deux-roues. C’est justement pour faire de la place, vider un stock qui devient trop volumineux. » Spécialiste des 50cc, il est un habitué de ces événements : « J’en fais cinq ou six par an. Je collectionne depuis toujours. Et j’ai 79 ans, alors je vous laisse faire le calcul ! C’est vraiment une histoire de passionnés ici. On est tous un peu fadas. »

Fada ? Bernard Vives l’est sûrement lui aussi, à sa façon : « J’ai fait de ma passion mon métier, puis de mon métier ma passion. J’ai un stock imposant, alors il faut que je vende un peu. » Et si on lui demande quel regard il porte sur l’avenir de telles bourses, le jugement est sévère : « Dans dix ans, tout cela n’existera plus. D’abord parce qu’il n’y a pas de relève pour reprendre le flambeau et continuer à faire vivre ces années. Mais aussi parce que c’est de plus en plus compliqué à organiser, avec des normes qui ne cessent de s’empiler. »

Le président-organisateur Christian Capdeville n’a pas un jugement aussi tranché, mais s’inquiète tout de même pour l’avenir : « C’est sûr qu’administrativement, tout devient plus lourd. Alors peut-être que ces bourses d’échange ne disparaîtront pas totalement, mais elles seront de plus en plus souvent limitées aux grandes villes. Là où il y a des associations suffisamment structurées pour assurer une organisation devenue très complexe. »
Arnaud Gauthier
Photo principale : la Peugeot 403, icône d’une génération. ©A.G.